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Sabbatique, vous y pensez?

2019-07-31

4 minutes

Caroline Chevrier

Entrepreneure




De ma terrasse ensoleillée qui surplombe la montagne, j’écris. Une activité qui a pris beaucoup d’ampleur ces derniers mois alors que j’arrive à mi-chemin de mon année sabbatique. Cette pause imprévue m’a fait un bien immense et m’a littéralement transformée.


Le tout a commencé en octobre dernier. Un matin d’automne, en route vers l’école, les quatre enfants (mes deux filles, leur cousin et leur cousine) se querellaient dans la voiture. Pour détendre l’atmosphère, je leur ai suggéré un jeu: successivement, ils devaient nommer une qualité de chacun. Mon tour est arrivé. «Toi, maman, tu es drôle, mais quand on te parle, on dirait que tu n’es pas là. Tu ne nous écoutes pas.» Mon dieu! Le choc total. Mes filles venaient tout juste de me dire une vérité. J’étais là, physiquement avec elles, mais  ailleurs à la fois. Toujours la tête à penser à des stratégies, à des solutions, à mon équipe, à mes clients. Sans le savoir, je bossais 24h/24. De plus, à cette période, j’oubliais un tas de choses et j’avais de la difficulté à me concentrer.

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À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

Caroline Chevrier est une femme d’affaires et entrepreneure à succès. Elle fait partie des professionnels de renom dans le milieu des communications au Québec. Elle prend régulièrement la parole à titre d’experte dans les médias en ce qui concerne les enjeux en alimentation et en santé. À titre de conférencière, elle partage sa passion pour l’entrepreneuriat avec pour but d’augmenter la création d’entreprises au Québec.

Caroline Chevrier

À PROPOS DE


Début d’une réflexion personnelle et professionnelle


J’ai donc profité de prise de conscience pour approfondir ma réflexion. Étonnamment, cette croisée des chemins est arrivée en même temps que la fin de mon contrat de travail de trois ans que j’avais honoré avec succès après la vente de mon entreprise. Le moment était fieffé. En songeant à mon futur, j’ai réalisé que ma mission pour cette firme était terminée. J’étais fière de mes accomplissements, mais je ne me réalisais plus. Le carré de sable était rendu trop petit pour moi.

J’ai mal dormi quelques nuits avant de prendre ma décision. Quelques tergiversations bien honnêtes. Entre autres, que j’étais bien trop jeune, à 44 ans, pour prendre une année sabbatique et que j’allais envoyer le mauvais message. Allait-on me juger? Je mettais ma carrière sur la glace pendant un an. Mais lorsque tu occupes trois emplois depuis l’âge de 14 ans, que tu as toujours bossé fort et que tu n’as pas pris tes congés de maternité parce que tu avais ton propre business, ça finit par te rattraper. Aussitôt que ma décision a été prise, l’indécision s’est transformée en excitation. Chaque jour a été une occasion d’apprendre quelque chose de nouveau. Et pour la première fois de ma vie, je n’étais plus pressée d’optimiser chaque seconde de ma journée pour en faire plus. Jamais encore, je n’avais ressenti un tel sentiment de liberté.


Ma transformation

Cette pause m’a transformée. J’ai développé une écoute active et j’ai appris à vivre le moment présent. J’ai fait des choses que je n’avais jamais fait auparavant comme apprendre le saut à obstacles à cheval, aller chercher des œufs frais à la ferme, bâtir un hôtel d’insectes, assister à un atelier de création de monstres, cuisiner des pâtes fraîches, passer l’été au chalet. J’ai vu des gens que je n’avais pas revus depuis des années. Professionnellement, des occasions étonnantes se sont présentées.

J’ai commencé à écrire des chroniques et à mettre en chantier un projet de livre. Je me suis rapprochée du monde académique en mentorant un groupe d’étudiants et suis devenue marraine d’une cohorte d’étudiants au MBA. J’ai donné des conférences.

Ma pause s’est également avérée avantageuse sur le plan physique. Sommeil plus profond. Esprit libre. Je n’ai plus le cerveau qui roule à cent milles à l’heure avant de me coucher. Et mes douleurs au dos ont disparues.

Avant mon année sabbatique, je commençais à avoir des symptômes de surmenages. J’ai retrouvé ma mémoire, ma concentration. Je ne note plus rien. Finis les oublis!






Vous avez besoin d’une pause santé? Planifiez-la. Visualisez-la. Parlez-en.


Certains employeurs offrent la possibilité d’une année sabbatique ou d’une pause santé. Informez-vous auprès d’eux quant aux politiques de l’entreprise. Afin d’avoir la tête complètement libre, je vous recommande de planifier vos finances en conséquence. Plusieurs options existent, une d’elles consiste à vivre avec 80 % de votre salaire et de conserver 20 % annuellement dans un compte en banque destiné à ce «congé à traitement différé». Ce coussin devrait être suffisant et vous servir au bout de cinq années. Voir l’outil de planification Vision 5 ans.


Si cette perspective est trop loin, une autre approche serait de prendre plusieurs semaines sans-solde par exemple l’été ou lorsque le volume d’affaires est plus bas, avec l’accord de votre employeur, partenaire d’affaires ou conseil d’administration. Prévoyez l’aviser au moins un an d’avance.


Lorsqu’en septembre, j’irai reconduire à nouveau mes enfants à l’école, je les écouterai avec grande attention. Et je continuerai à savourer chaque seconde d’ici mon retour à la vie professionnelle active. Parce que la vie passe trop vite.



Carpe Diem.



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