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Prévenir la détresse psychologique: être attentif à nos pensées

2019-03-27

4 minutes

Nicolas Chevrier

Psychologie du travail


Dr Nicolas Chevrier

Psychologie du travail

 

C’est un fait documenté par de nombreuses recherches: les risques de détresse psychologique sont importants chez les dirigeants d’entreprise. Mais de quoi parle-t-on exactement? Surtout, comment puis-je développer les bons réflexes qui me permettront d’en identifier les manifestations ?

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À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

Nicolas Chevrier

À PROPOS DE

Le Dr Nicolas Chevrier, psychologue, est titulaire d’une maîtrise en psychologie clinique et d’un doctorat en psychologie du travail et des organisations dans lequel il s’est intéressé aux impacts des facteurs organisationnels sur le développement de l’épuisement professionnel chez les travailleurs.

D’abord, il faut préciser que le niveau de détresse se place sur un continuum, c’est donc important pour le gestionnaire de pouvoir identifier où il se situe sur ce continuum afin de pouvoir agir avant que l’épuisement s’installe. L’allégorie de la grenouille dans la marmite s’applique alors parfaitement. Le secret c’est d’identifier à quel moment l’eau est assez chaude afin de sauter hors de la marmite avant d’y laisser sa peau! Pas si simple… mais pas impossible !

La (re)connaissance des symptômes propres à la détresse psychologique est un premier pas dans la bonne direction. Puisque nos pensées (ce que je me dis) sont le moteur de nos émotions (ce que je ressens) et de nos comportements (ce que je fais), prendre conscience de nos pensées est une des façons efficaces de prévenir le développement de la détresse.


Pour vous aider, je vous les présente sous une forme ludique et appliquée. Alors voici les «pensées suspectes» les plus souvent rencontrées :

Ben voyons, il me semble que ce n’est pas si compliqué que ça de commencer une réunion à l’heure!

1. Irritabilité. Dans une situation de stress chronique, j’ai moins de patience pour les irritants du quotidien. Des situations qui ne sont habituellement pas une source d’agacement deviennent des contrariétés importantes. Cette irritabilité peut se manifester au travail, mais également à la maison avec les proches.

Qu’est-ce qu’elle disait dans sa présentation déjà?

2. Oublis et problèmes de concentration. Je suis moins présent au quotidien. Les soucis causés par les différentes situations que je rencontre au travail vont prendre trop de place dans mes pensées. Résultat: je ne suis plus présent cognitivement. Mon cerveau n’enregistre plus les informations à certains moments ; je ne sais plus où j’ai déposé mon portefeuille ou mes clefs, j’oublie de rappeler un collègue tel que promis, je ne me souviens pas des quatre dernières pages du rapport que je suis en train de lire, etc.



3. Insomnie. Manifestation de détresse importante, car elle intensifie le cercle vicieux de la fatigue. Plus je suis fatigué, plus le stress m’affecte. Plus je suis affecté par le stress, plus je tente de trouver des solutions à mes difficultés en ruminant des pensées. Plus je rumine, moins je suis capable de trouver le sommeil (une réalité physiologique!). Moins je dors, plus je suis fatigué. Et on est reparti !



Je ne peux pas croire que j’ai mis en c.c. le fournisseur sur ce courriel! Mais à quoi est-ce que je pensais?

4. Faire des erreurs. Je constate que la qualité de mon travail est à la baisse et surtout que je ne me rends pas compte de ce qui cause cette baisse de qualité. On me fait remarquer des erreurs inhabituelles, je ne comprends pas comment j’ai pu les commettre. J’ai l’impression de travailler autant et la même rigueur que d’habitude, mais les erreurs se reproduisent.

Je ne comprends pas pourquoi je pleure devant une publicité de chat!

5. Labilité émotionnelle. Je suis plus émotif dans des situations de tous les jours. J’ai l’impression que les événements m’affectent plus qu’à l’habitude. Je sens un serrement dans ma gorge, presque une envie de pleurer, dès qu’une situation provoque un iota d’émotion chez moi.

Je vais tout sacrer là et devenir boulanger dans un village en Estrie!

6. Impuissance. Ce sentiment se vit comme une impression de ne pas pouvoir y arriver. On a l’impression que l’on vivra ce malaise perpétuellement et que la seule façon de s’en débarrasser c’est de faire autre chose, de fuir, de se recycler dans un autre poste ou même une autre vie. On tente donc de gérer le sentiment d’impuissance avec une stratégie de gestion de stress très inefficace, la fuite en avant.


Lorsqu’on fait le développement des habiletés de gestion du stress, la première compétence importante à développer est la capacité à observer ces symptômes. Leur identification permet d’intervenir rapidement et d’ajuster le tir afin de prévoir des périodes de récupération. À ce propos, n’oubliez pas que nous sommes maintenant plus de 12 semaines après Noël, il est temps de prendre une pause si vous voulez rester productifs jusqu’aux vacances d’été !

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