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On n’est jamais obligé de rien dans la vie…

23 juillet 2019

4 minutes

Nicolas Chevrier

psychologue


Dr Nicolas Chevrier, psychologue

 

Tout est une question de choix. Maintenant que j’ai capté votre attention avec ce titre, laissez-moi vous expliquer ce que j’entends par là. Développer une bonne gestion du stress implique de modifier nos habitudes de vie et de travail. Ces changements sont habituellement la partie « facile ». Le plus difficile consiste à nous débarrasser des schèmes de pensée qui nous empêchent de nous adapter à différentes situations de la vie d’entrepreneur.

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À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

Le Dr Nicolas Chevrier, psychologue, est titulaire d’une maîtrise en psychologie clinique et d’un doctorat en psychologie du travail et des organisations dans lequel il s’est intéressé aux impacts des facteurs organisationnels sur le développement de l’épuisement professionnel chez les travailleurs.

Nicolas Chevrier

À PROPOS DE

Je remarque qu’il y en a un qui revient constamment lorsque je travaille avec des chefs d’entreprise. Une de ces schèmes ou erreurs de pensée, c’est le sentiment d’obligation. Il se manifeste directement dans nos pensées de tous les jours: 


«Je dois me présenter à cette réunion.»

«Il faut répondre à tous les appels des clients.»

«Je dois terminer toutes mes tâches pour 17 h ce soir.»



Cette mauvaise habitude peut m’empêcher de voir une source de stress sous un œil différent. Elle rend plus difficile l’adaptation à des situations nouvelles ou imprévues. Elle se manifeste par une constante addition de « je dois » et « il faut » aux tâches de la vie quotidienne. « Il faut rentrer tôt pour faire le souper aux enfants. » 


Or, ces erreurs de perception réduisent la perception de contrôle que j’ai sur mon environnement. Je ne suis pas obligé de rentrer tôt pour faire le souper aux enfants (pensée rigide qui provoque du stress). Je préfère rentrer tôt pour qu’ils puissent manger un repas maison équilibré. L’objectif est un repas équilibré. Alors, est-ce que je connais un restaurant pour emporter qui me permet de l’atteindre ? Le restaurant libanais du coin ? Alors, je prends le temps dont j’ai besoin pour terminer ce dossier et si je termine trop tard, ce sera du libanais pour tout le monde! (pensée alternative mieux adaptée à la réalité)


Comment neutraliser l’effet pervers du sentiment d’obligation ? Se souvenir et appliquer au quotidien la réalité suivante: je ne suis jamais obligé de faire quoi que ce soit. Les obligations n’existent pas. Difficile à croire n’est-ce pas ? C’est pourtant vrai. Les obligations n’existent pas, seuls les choix existent. Et bien sûr, les choix impliquent des conséquences. Payer mes impôts n’est pas un choix, vous me dites ? Eh bien oui, c’est un choix. Vous pouvez décider de ne pas payer, mais il y aura des conséquences. Peut-être êtes-vous prêt à les assumer? C’est une question pertinente qu’on doit se poser.



Ainsi, en introduisant la notion de choix dans ma vie de tous les jours, nous rapatrions le contrôle de notre côté. Je fais des choix. Ceux-ci ont des conséquences que j’accepte. Ainsi, je garde le contrôle de mon côté.


  • Ma présence à cette réunion n’est pas essentielle, aussi je me présenterais si mon emploi du temps me le permet.

  • Même si c’était ma préférence de répondre à tous les appels des clients, je choisis de prioriser les appels sur les heures d’ouverture du bureau. 

  • Même si j’aimerais terminer toutes ces tâches, j’ai jusqu’à 17 h pour avancer ma liste en ordre de priorité.


Certains de ces choix seront difficiles, mais c’est ainsi que je pourrai développer une meilleure gestion de mes obligations dans mes vies professionnelle, familiale et personnelle: en considérant sérieusement les inconvénients provoqués par le non-respect de mes obligations et en acceptant que, parfois, vivre avec les conséquences soit la meilleure décision pour gérer adéquatement mes ressources. 


«Mon client sera déçu si je ne réponds pas au téléphone lors du spectacle annuel de mon garçon.» Eh bien, le choix est le mien. Mon client est déçu ou mon fils est déçu. Ce n’est peut-être pas le choix idéal, mais ça reste quand même un choix.

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