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L’EMPRISE DE LA PERFECTION ET DU DÉSIR DE PERFORMANCE

2022-05-03

5 minutes

Jessy Riel

Chroniqueuse Psychologie au travail


Jessy Riel, fondatrice d'Ax Conseil et chroniqueuse

Est-ce réaliste de vouloir exceller à tout prix et en tout temps dans un monde du travail en constante évolution ?

Pourquoi mettre la barre si haute et s’infliger un stress de résultats exceptionnels, surtout quand des tâches ou des mandats sont entrepris pour une toute première fois ? D’où provient ce désir de réaliser des idéaux inhumains ?


Alors que nous sommes dans une aire où nous prônons la saine performance et la bienveillance pour maintenir une santé mentale positive au travail, j’écris cet article pour vous inciter, employé, gestionnaire et entrepreneur, à revoir vos idéaux et votre relation à « l’échec ».


Commençons par mieux comprendre ces deux problématiques.



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À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

Présidente d’Ax Conseil

Fondatrice et présidente d’Ax Conseil, elle accompagne avec passion et engagement les entrepreneurs et les gestionnaires à relever positivement les défis de nature humaine, relationnelle et organisationnelle en conjuguant saine performance, santé mentale et bienveillance. Elle est l’alliée #1 des leaders qui désirent déployer le potentiel humain tout en cultivant la santé psychologique et le bien-être au travail.

JESSY RIEL

À PROPOS DE



L’ANXIÉTÉ DE PERFORMANCE


Une personne qui souffre d’anxiété de performance :


  • Sous-estime son potentiel pour accomplir une tâche ;

  • Craint les conséquences de ne pas répondre aux exigences attendues ;

  • Doute de sa capacité à faire face à la menace qu’elle appréhende ;

  • Amplifie les conséquences d’un échec ou d’un résultat insatisfaisant en imaginant des scénarios irréalistes et parfois catastrophiques. Notons que ce trait est propre aux troubles anxieux.


Pour éviter tout risque de se retrouver dans une situation émotionnellement inconfortable et pour se « protéger » psychologiquement, la majorité de ces personnes recourt à des stratégies inadaptées, comme la procrastination et le perfectionnisme toxique.


Malheureusement, elles ne font que renforcer leurs difficultés initiales et se retrouvent emprisonnées dans une spirale sans fin…






Le perfectionnisme nocif


Avoir un trait de personnalité perfectionniste n’est pas une mauvaise chose. Or, il devient nocif lorsqu’il prend toute la place et qu’il nuit à votre fonctionnement et à votre bien-être.








L’individu avec un perfectionnisme adapté


  • Est consciencieux

  • Se fixe des objectifs ambitieux, mais humainement réalisable

  • Fait preuve de flexibilité

  • Est capable de se réajuster

  • Réalise l’ensemble de son travail sans perdre de vue les détails importants

  • Dose son énergie et préserve son équilibre de vie

  • Se donne le droit à l’erreur

  • Travaille avec satisfaction

  • Reconnaît sa valeur individuelle en dehors de ses performances



L’individu avec un perfectionnisme inadapté


  • Se critique sévèrement et rumine

  • Recherche l’approbation

  • A une peur intense de l’échec et des erreurs

  • S’attarde aux détails et perd de vue l’ensemble du travail

    • Redouble continuellement d’efforts et néglige son hygiène de vie

  • Entretient des standards élevés pour soi et pour autrui

  • Se montre inflexible et rigide

  • Ressent de l’insatisfaction

  • Se définit par ses résultats 






Pourquoi l’emprise est-elle si forte?


Ce que j’observe avec mes clients, c’est que derrière la peur de vivre un échec, d’être critiqué ou de commettre une erreur, ils cherchent en plus à fuir les sentiments  de culpabilité et de honte que de telles situations peuvent leur faire ressentir.


Exemples : Se sentir coupable de « ne pas en avoir fait assez » pour obtenir la promotion souhaitée ou encore ressentir la honte liée à la perception « d’avoir perdu toute sa crédibilité ».




Les conséquences


Le doute de soi et de ses compétences, les croyances entretenues ainsi que les stratégies de surcompensation pour « contrôler » leurs peurs et éviter les sentiments désagréables ne font qu’augmenter le niveau de stress, et ce, de manière significative jusqu’à atteindre un seuil de détresse psychologique.


Regardez cette courbe d’utilité du stress :




Un excès de stress est contre-performant et augmente les risques pour votre santé mentale. Cependant, une juste dose de stress vous permet d’obtenir de bons résultats tout en maintenant un niveau de satisfaction au travail.

Alors que diriez-vous de vous défaire de cette pression que vous vous imposez pour vous retrouver dans la zone de réalisation ?


Voici 10 stratégies par étape pour atteindre la saine performance


  1. Reconnaissez les caractéristiques néfastes de votre perfectionnisme et/ou de votre anxiété de performance ;

  2. Allez à la découverte des peurs qui se cachent derrière vos comportements ;

  3. Remettez vos croyances en question en prenant soin de mettre votre égo de côté ;

  4. Questionnez-vous sur vos réelles intentions et motivations derrière vos comportements ;

  5. Revoyez vos idéaux en fonction de vos réelles valeurs fondamentales ;

  6. Apprenez à vous définir autrement que par vos réussites (ou vos échecs) ;

  7. Acceptez le risque de « commettre une erreur » ou de ne pas « être le meilleur » ;

  8. Intégrer au quotidien les notions de « temps d’adaptation », « apprentissage », « opportunité de développement » ;

  9. Identifiez une première action possible pour reprendre le contrôle (par exemple : limiter le temps de travail selon la tâche X, s’autoriser des pauses, déléguer, etc.) ;

  10. Allez chercher du soutien pour faciliter l’application des stratégies et un changement positif et durable.


Voici 5 stratégies supplémentaires à intégrer dans le management pour les gestionnaires :


  1. Donnez le droit à l’erreur ;

  2. Encouragez les saines habitudes de vie en milieu de travail ;

  3. Fixez des objectifs collectifs plutôt qu’individuels ;

  4. Reconnaissez les compétences et les efforts ;

  5. Faites preuve de flexibilité et, au besoin, revoyez vos objectifs.




Pour terminer, je vous laisse avec une réflexion : comment vos mentors et patrons qui vous ont tant appris ont-ils acquis leur riche expérience ?

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