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Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.

ISABELLE NEASSENS

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Les amis d’enfance ont été à l’école secondaire ensemble à Douala, au Cameroun. Quand ils se sont recroisés lors de leurs études à Paris, puis à Montréal où ils ont immigré l’un après l’autre, ils se doutaient bien que la vie leur réservait un projet commun. Puis, ils sont devenus pères en même temps. La chimie qui les unissait a alors cédé le pas à l’entrepreneuriat. C’est pour Yanaëlle, Kimane, Luam-Kamil et tout(e)s les autres qu’ils ont créé Ymma, qui met en marché des poupées à l’image de la diversité qu’ils représentent.


Partager ses valeurs


« Quand j’ai eu mon premier fils, j’ai ressenti un désir très fort de vouloir partager les valeurs d’altruisme et de respect qui étaient incrustées en moi, raconte Gaëtan, statisticien de formation toujours à temps plein dans le secteur bancaire. Notre projet entrepreneurial s’est cristallisé. J’ai déversé mon cœur dans ces poupées de couleurs auxquelles les enfants pourraient s’identifier ». « On avait trouvé la raison d’être de Ymma », confirme son associé Yannick, ingénieur industriel à Lévis.


Les deux hommes ont mis leurs économies dans le projet et ont avancé, tête baissée. « On a beaucoup lu et on s’est informé, dit Gaëtan. On s’est inspiré d’un plan d’affaires de la BDC, on a participé à des ateliers, notamment ceux d’Entreprendre Ici, dédiés aux immigrants. Mon frère, un homme d’affaires œuvrant dans la salubrité alimentaire à Gatineau , nous a aussi guidés ».


Offrir un monde meilleur à ses enfants


La diversité fait beaucoup jaser actuellement. Et pour cause. « Personnellement, en tant qu’adulte ayant déjà subi du racisme, je peux encaisser le choc, soutient Gaëtan. Les plus jeunes, eux, ont besoin d’outils. Les exposer à la diversité dans l’offre de jouets est un bon début. Qu’ils soient blancs ou noirs, ils construisent leur identité à ce moment-là et seront naturellement plus ouverts à la pluralité dans la société en grandissant ».

Les poupées racisées défont des préjugés, peu importe l’origine. Les petits noirs et métis peuvent se reconnaître dans des jouets qui leur ressemblent enfin, se trouver beaux et nourrir leur estime personnelle. Pour les autres, jongler avec une mixité de formes, de genres et de couleurs, devient une normalité. Côtoyer la différence, dès le plus jeune âge, est un gage de succès pour un futur plus inclusif.

Le témoignage qui a le plus touché les entrepreneurs reste celui d’une mère d’enfants blancs. «  Ces poupées permettent de les exposer à l’ethnicité, à l’image d’une société plurielle ».


« Ces jouets sont un instrument de pédagogie puissant » – Yannick Nguepdjop

Sublimer ses origines


Investis et engagés, ils tenaient aussi à redonner à leur terre natale. Les noms des poupées – Priso, Beri, Sad i–, sont des quartiers de la ville où ils ont grandi. Les tissus locaux  – comme le ndop, une étoffe bamilékée bleu indigo autrefois réservée à la haute noblesse  –, sont assemblés par des couturières de Douala. « On sait que d’où l’on vient un salaire permet souvent à plusieurs personnes de subsister, affirme Gaëtan. Le projet a un impact sur l’économie dans les communautés ».

Ymma est aussi une histoire de familles tissées serrées: si la femme de Gaëtan s’occupe des contacts avec les médias, celle de Yannick prépare les commandes et réfléchit au design des vêtements.

À travers les poupées de couleur, Gaëtan et Yannick démocratisent à leur façon la culture africaine et apportent un peu plus de richesse et de diversité.

Ymma : deux papas et des poupées

2021-06-18

ISABELLE NEASSENS

4 minutes

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Créer des poupées noires et métisses, voilà le projet qui a réuni deux papas autour de l’entreprise Ymma, lancée en décembre 2020 en pleine pandémie. Gaëtan Etoga et Yannick Nguepdjop racontent leur aventure entrepreneuriale et leur incursion dans le monde des petits, avec une grande mission sociale.


À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

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