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Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.

ISABELLE NEASSENS

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Philippe Brach célèbre au Festif! © Caroline Perron


L’édition 2023, c’était Safia Nolin dans l’herbe mouillée aux petites heures du matin. Klô Pelgag et Michel Pagliaro, comme des cadeaux surprise, et Philippe Brach aussi, qui justement, célébrait son anniversaire. Jean-Michel Blais en quatuor, le sourire aux lèvres et les cheveux au vent, au bout du quai, à marée haute. Daniel Bélanger, Ingrid Saint-Pierre, Patrick Norman, les Trois Accords, Bleu Jeans Bleu. De quoi décoiffer aussi, avec les Australiens Amyl and the Sniffers ou Backxwash, le folk coloré des Ukrainiens DhakhaBrakha, la fanfare Balkan Paradise Orchestra, ou le jazz manouche de Homebrew Remedy. Têtes d’affiche, international, underground et émergence : un méli-mélo épicé. Sweet en masse.




Ingrid St-Pierre, la puissance de la douceur © Ludovic Boquel

La poésie du Festif 


Elle était seule au piano, au milieu d’une rue bondée, d’une petite ville tranquille. Débordants jusque sur les pas des maisons, nichés sur les balcons au-dessus, des festivaliers, recueillis. Casquette violette défraîchie et cheveux courts un peu mêlés, Klô Pelgag charmait la galerie, sans prétention, susurrant sa poésie, fusant des cris du cœur. À la volée, sa mélancolie, dans un silence captivé. 


Au parc de la Virevolte, dans un cocon fait de bois, comme la hutte d’un castor, Ingrid Saint-Pierre s’est réfugiée avec son amoureux, le percussionniste, et ses musiciens. Assis sur des caisses, sous le crachin, les spectateurs s’étaient lovés l’un contre l’autre, tout près. Solaire dans sa robe vaporeuse, la chanteuse a révélé la puissance de la douceur. Avec une intimité désarmante, une voix fragile et lumineuse, elle nous a pris sous ses ailes. Ses mots chantent savamment la beauté du monde. 



Jean-Michel Blais, un coup de coeur au Festif © Samuel Gaudreault

Et au bout de la route, le vent ondulait sur les doigts de Jean-Michel Blais qui caressait le grand piano à queue noir, sur fond de mer. À l’embouchure du Fleuve, sur les battures et dans l’eau, la foule se tassait, se taisait, envoûtée. Les notes voyageaient si bien dans l’air salin. Et le virtuose de se fondre dans ce décor émouvant. Une communion au son du bruissement des vagues. Un moment suspendu, hors du temps. Magique et poétique.

 

Des valeurs humanistes et écologiques qui transparaissent


« Moi, ce qui me fait le plus tripper, c’est des moments comme Jean-Michel Blais au quai… ou un spectacle surprise d’un band polonais dans la cour de quelqu’un qui se prête au jeu. On veut garder cette essence-là! » Voilà un peu le genre d’objectif que poursuit le fondateur, directeur général et artistique du Festif. « Un festival, ce n’est pas juste de la musique, c’est aussi une célébration. Il y a tant de choses en arrière des spectacles eux-mêmes, c’est une expérience incroyable.»




Ambiance festive au Festif! © Ludovic Boquel

« Dans les festivals, on se rappelle surtout de l’ambiance, cette façon de vivre la musique. Avec la proximité, on vit quelque chose avec l’artiste, mais aussi avec le public. C’est une question d’émotions ». Il souhaite plus que tout conserver l’expérience à échelle humaine et les événements intimistes, hors du commun. « On a déjà fait Klô Pelgag dans un champ pis le producteur à côté a dit que ses vaches avaient freaké ! » 


Clément Turgeon est un ancien travailleur de rue, un intervenant auprès des jeunes. Le côté humain et social est important. Le communautaire aussi. Il implique donc des commerces locaux, il s’assure que les résidents soient contents, il a intégré un volet scolaire à l’année longue pour faire du maillage et initier les jeunes à la culture, et pendant la pandémie, il a créé la Tournée des portes et la Tournée des résidences pour continuer à offrir de la musique aux gens. « Le secret de la réussite? Une communauté qui nous appuie. Quand on fait de nouveaux projets, on essaie toujours de les faire en lien avec la communauté. » C’est un vrai gars de cœur. Et ses valeurs se reflètent dans son festival, connu pour être atypique, mais aussi engagé et chaleureux. 


Il est très fier de sa quatorzième édition. « On vit un Festif mémorable » : 105 artistes, 47 000 personnes, une organisation tissée serrée, sans anicroche, des festivaliers rassasiés, des commerces contents et une ville déjà remise sur pied. En effet, le festival a une politique de développement durable solide : compensation des GES, zéro déchet, presque pas d’imprimés (il faut télécharger une application mobile), entièrement piéton, avec des navettes entre les sites, covoiturage encouragé ; bières en économie circulaire, vaisselle réutilisable ou biodégradable et stations d’eau potable pour remplir les gourdes ; stations de récupération des mégots ; ateliers de sensibilisation; une offre alimentaire 100% locale, avec des pop-up culinaires des restaurateurs du coin et de la nourriture en vrac pour les artistes dans les loges. Les festivaliers doivent même signer une promesse d’engagement. Le vendredi, c’est activité de nettoyage des berges, avec le band Valaire. 

Un beau modèle de réussite. Un jeune entrepreneur qui a su ancrer ses valeurs au sein même de son projet. Le Festif, c’est acide, amer, doux et vraiment très sweet.

Transmettre ses valeurs⎢sensibilité, humanité et écoresponsabilité au festif!

2023-07-26

ISABELLE NEASSENS

6 minutes

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Le Festif, c’est ce grand petit festival éclectique. C’est cet Osheaga qui n’en est pas un, tant il est différent, foisonnant de moments uniques, forts et beaux. Du bonheur raw, à l’état sauvage, pour les rock comme pour les pop. Odeurs de fauve et parfums doux. Avec ce je-ne-sais-quoi si charmant d’un bord de fleuve. Entre body surfing et mosh pit, envolées lyriques et guitares électriques, le Festif est un heureux bouquet d’ivresse et de poésie. Il est ce que chacun en fait. On sent bien l’influence de son fondateur, Clément Turgeon, ce mélomane humaniste. Pendant cinq jours, des dizaines de shows ont ravivé l’air de Baie-Saint-Paul, sur des balcons ou dans la cour d’un voisin, dans des boutiques et des restaurants, à la caserne des pompiers, au garage du curé, au pit à sable ou au salon de quilles! Des concerts à bord d’un autobus, debout, serrés les uns contre les autres, vacillant dans cette boîte à musique déjantée, les oreilles en feu. Des lieux inusités, des mix surprenants, des shows imprévisibles, des spectacles à l’aube et d’autres qu’on écoute les fesses enfoncées dans des bouées qui dérivent sur la rivière du Gouffre.

À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

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