
Mélissa Proulx est une journaliste, chroniqueuse et rédactrice. Elle se consacre avec passion et créativité à l’élaboration de contenus journalistiques riches et variés depuis 2002.
Bachelière en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et diplômée en journalisme, Mélissa Proulx avait 21 ans lorsqu’on lui a confié les rênes de l’hebdomadaire culturel Voir Gatineau-Ottawa, une édition régionale qu’elle a dirigé pendant huit ans. Sa route l’a ensuite ramenée vers sa région où elle a été chef de la section Art de vivre du Voir Montréal puis comme rédactrice en chef adjointe du magazine Enfants Québec.
MÉLISSA PROULX
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En janvier dernier, vous publiez un article affirmant que l’industrie touristique était vulnérable devant les changements climatiques, spécialement les zones côtières. Ces derniers mois, la COVID-19 a fragilisé l’industrie et ses différents joueurs. Quel regard portez-vous sur l’état de l’industrie à l’heure actuelle?
La notion d’industrie touristique est trompeuse. Il y a plusieurs grappes de tourisme très hétérogènes et à différentes échelles. Le tourisme international est toujours en pause. Tous les pays de la planète ont actuellement une forme ou une autre de restriction de voyage, soit à l’entrée, soit à la sortie. Et je crois que ça va prendre un certain temps avant que l’on renoue avec le tourisme international tel qu’on l’a connu.
Quant au tourisme national, régional ou local, il faut souligner qu’à l’exception de Montréal et de Québec qui sont des pôles de tourisme international, les régions du Québec sont fréquentées à 50% par des touristes québécois. Dans certaines d’entre elles, ça monte à 80%. Alors oui, il y a aura des pertes, mais on peut penser que les Québécois qui partaient normalement à l’étranger vont dépenser leur budget “loisir” au Québec.
Y a-t-il certains secteurs qui risquent d’être plus touchés que d’autres?
Le tourisme de masse qui offre des expériences touristiques redondantes à bas coût risque d’être frappé de plein fouet. Leur clientèle cible est davantage touchée par les restrictions économiques de la crise actuelle.
Mon hypothèse, c’est que les prestations de milieu de gamme sont celles qui vont avoir plus de difficulté en raison des grandes masses de personnes qu’elles attirent et qui effraient beaucoup la clientèle dans le contexte de la COVID-19. En comparaison, les grandes prestations ont l’espace pour respecter les mesures sanitaires et les plus petites vont peut-être inspirer un sentiment de sécurité.
Enfin, il y a toutes les annulations dans l’événementiel, dans le sport professionnel ou amateur qui ont des répercussions immenses sur l’industrie. Nous avons qu’à penser aux tournois de hockey qui se déroulaient dans différentes régions du Québec à l’occasion desquels les parents dépensaient de grosses sommes d’argent en hébergement, restauration et autres.

Lesquels s’en sortent mieux?
Selon les échos que j’en ai, la région de la Gaspésie semble partie pour avoir une excellente saison. Principalement visitée par des Québécois et des francophones du Nouveau-Brunswick, elle n’a pas eu beaucoup de cas de COVID-19. D’autres tournées comme le Tour du lac Saint-Jean risquent d’avoir beaucoup d’attrait cet été. Le Manoir Richelieu dans Charlevoix est déjà complet pour la saison. Les destinations haut de gamme qui offrent des forfaits et qui ont une réputation de service de qualité sont parmi les mieux servis dans la crise actuelle.
De toute crise émergent des opportunités, dit-on. Certaines entreprises touristiques ont-elles profité du temps de pause pour innover ou se transformer?
Une des choses qui ont été accélérées par la crise, c’est l’automatisation d’une partie de la prestation touristique. On voit notamment des hôtels développer des systèmes pour faire son “check-in” sans contact. Au Japon, il existe des restaurant qui fonctionnent à l’aide de machines distributrices ou dont le service est assuré par des robots. Ce modèle sans service existe déjà dans certains aéroports alors que l’on commande sur un iPad. Ces tendances vont aller en s’accélérant ces prochaines années et il va falloir voir comment on va récupérer la composante sociale de l’expérience touristique. Lorsqu’il y aura un vaccin ou des médicaments pour ralentir le taux de mortalité, ces innovations vont rester pour des raisons sanitaires et d’efficacité en lien avec le coût de la main-d’oeuvre.

Certaines entreprises oeuvrant dans le domaine touristique sont-elles particulièrement sorties du lot ces derniers mois dans le contexte de la COVID?
Ne serait-ce que par leur leadership, les hôtels Le Germain ont été en mode très dynamique et proactif dès le début de la pandémie. Sa dirigeante, Christiane Germain, a été très transparente dans l’espace public en ce qui a trait à son approche stratégique. D’ailleurs, tous les hôtels qui ont collaboré avec les centres hospitaliers pour recevoir des travailleurs essentiels avaient une longueur d’avance dans la compréhension et la gestion de la distanciation et des mesures sanitaires.
Ensuite, le milieu de la restauration a changé son discours dans une volonté de nourrir la population locale, de simplifier les menus pour être plus proches de leurs besoins, de réduire leurs inventaires pour gérer moins de pertes. Je pense notamment au bistro Côté Est à Kamouraska qui s’en est bien tiré avec une présence sur les réseaux sociaux et une formule “take out”. L’établissement a créé un espace de marché gourmand avec des plats préparés et des produits de leurs fournisseurs. Les gens pouvaient réserver et passer chercher leur commande.
Le Zoo de Granby a profité du confinement pour développer du matériel informatif et éducatif. Ils ont fait des capsules avec des biologistes que les professeurs ont pu utiliser avec leurs élèves. C’était très intelligent de combiner une approche de promotion touristique à une forme de service public. Je crois qu’à moyen terme, cela aura une incidence positive sur leur achalandage.
La semaine prochaine, découvrez les entrepreneurs en tourisme qui ont reçu une vague d’amour dans le contexte de la COVID-19.
Tourisme: Les hauts et les bas d'une industrie en redémarrage
2020-07-10
MÉLISSA PROULX
5 minutes

L’industrie touristique est parmi celles qui ont été les plus durement touchées par la COVID-19. Alors que certains pans profiteront de l’achalandage de touristes québécois cet été, d’autres restent sur la sellette. Discussion avec Dominic Lapointe, professeur au département d’études urbaines et touristiques à l’UQAM.
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