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Mélissa Proulx est une journaliste, chroniqueuse et rédactrice. Elle se consacre avec passion et créativité à l’élaboration de contenus journalistiques riches et variés depuis 2002.

Bachelière en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et diplômée en journalisme, Mélissa Proulx avait 21 ans lorsqu’on lui a confié les rênes de l’hebdomadaire culturel Voir Gatineau-Ottawa, une édition régionale qu’elle a dirigé pendant huit ans. Sa route l’a ensuite ramenée vers sa région où elle a été chef de la section Art de vivre du Voir Montréal puis comme rédactrice en chef adjointe du magazine Enfants Québec.

MÉLISSA PROULX

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Avant même que la flamme entrepreneuriale s’allume en lui, David Côté avait connu ce frisson, cette vague rumeur saisissante qui précède tout grand projet mobilisateur. C’est cette émotion qui avait initié le projet Crudessence (chaîne de restaurants et académie) et celui de Rise Kombucha. C’est également ce choc qu’il a ressenti avant de donner le coup d’envoi au projet Loop. «Je ne savais pas que j’étais entrepreneur. En sortant de l’école, j’étais un hippie qui avait des valeurs sociales et environnementales. En voyageant beaucoup, j’avais découvert une passion pour l’alimentation vivante et je voulais la partager au monde. Après huit ans à Crudessence, cependant, j’ai senti que c’était mission accomplie.»


C’est alors qu’il a reçu un appel de Frédéric Monette, VP des opérations chez Courchesne Larose, une entreprise centenaire de distribution de fruits et de légumes. «Il cherchait une solution pour les 16 tonnes de fruits et légumes jetés par l’entreprise chaque jour. Il a descendu les palettes des murs pour me montrer ce que cette quantité représente réellement.»



Il n’en fallait pas plus. Avec Julie Poitras-Saulnier, son amoureuse avec laquelle il cherchait un projet porteur, et Frédéric, David se lance corps et âme dans la fabrication de jus pressés à froid à partir des surplus ou des mal-aimés de l’industrie alimentaire.


Loin de l’image du chef d’entreprise dans un bureau, David s’est assis derrière volant du camion de livraison pour faire connaître son projet d’économie circulaire, en rencontrant un à un ses futurs distributeurs.



SENSIBILISER LES INDUSTRIES

Rapidement, le téléphone s’est mis à sonner. Les grandes chaînes d’épicerie et de gros joueurs de l’industrie alimentaire voulaient agir pour réduire leur gaspillage. En diversifiant ses produits (de la bière fabriquée à partir de pain perdu, du gin à partir de patates imparfaites, du savon à partir des huiles usées de friteuses), jus LOOP se métamorphose en LOOP Mission.


«Le but n’est pas vraiment de sensibiliser les consommateurs à jeter moins de nourriture. À l’heure actuelle, ce sont les industries qui sont responsables de 85% du gaspillage alimentaire dans le monde. Alors on veut leur montrer qu’elles peuvent faire de leurs pertes nettes, qu’elles enfouissent dans la gestion de leurs matières résiduelles, un revenu. Autrement dit, qu’il est plus profitable d’être sustainable (durable) que de ne pas l’être.» Chez Courchesne Lalonde, le coût d’enfouissement de ces pertes étaient de 200 000$, offre-t-il en guise d’exemple.



Après avoir passé un mois à Toronto et un autre à Vancouver pour développer le marché canadien hors Québec, les entrepreneurs souhaitent maintenant s’attaquer au marché américain.



«En fait, je constate que lorsque la cause parle aux gens, le véhicule avance tout seul. Tous les moyens sont bons pour se faire entendre. Je ne me perçois pas comme un activiste intense. Pour qu’un projet porte, il faut s’assurer à la base qu’il soit une solution, qu’il ne sert pas juste à dénoncer un problème. C’est facile de pointer ce qui ne fonctionne pas, mais les gens ne sont souvent pas prêts à passer aux actes si la solution n’est pas claire.»



PORTE-VOIX





Après l’alimentation, le gaspillage des aliments. L’entrepreneuriat aura toujours été pour David Côté une voie pour se faire entendre. « En vérité, c’est presque le seul véhicule puisque l’argent et les entreprises mènent le monde. Nous pouvons donc le changer à travers elles.»


«J’ai été chanceux dans mes projets, renchérit-il, mais je suis un citoyen normal avec des inquiétudes normales. Il y a aussi une question de timing. Il y a deux ou trois ans, on ne parlait pas d’économie circulaire. Aujourd’hui, les besoins sont criants, on n’a plus le choix de regarder nos déchets, car on manque de ressources.»


Avec Loop Mission, il boucle la boucle en étant au plus proche de ses valeurs. «Loop est l’aboutissement de tous mes apprentissages. Il n’y a pas de limite à ce qu’on peut faire. Je pourrais arrêter de faire du jus demain matin et continuer d’exister, car la mission est plus importante que le produit. Il y a tant de ressources gaspillées qu’il y aura toujours de nouvelles façons de les réutiliser.»



Réaction en chaîne


Nous avons demandé à David de nous nommer un autre entrepreneur activiste qui lui inspire du respect. Voici sa réponse : «Olivier Demers-Dubé et son entreprise ÉAU (Écosystèmes Alimentaires Urbains) qui a créé un système d’agriculture en situation de désert alimentaire dans les villages autochtones. Ses fermes aquaponiques verticales amènent de la fraîcheur là où il n’y en a pas et permettent aux communautés d’apprendre à devenir plus autonomes en cultivant de la nourriture autrement.»

Rien ne se perd, tout se transforme

2019-09-21

MÉLISSA PROULX

5 minutes

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De plus en plus, les dirigeants d’entreprise rompent avec leur devoir de réserve traditionnelle et s’expriment publiquement sur des sujets controversés, sur des enjeux criants. Dans cette série ayant pour thème l’activisme, on s’entretient avec des chefs d’entreprise qui n’ont pas peur de parler haut et fort. ⇒ Entrevue avec DAVID CÔTÉ qui, de hippie à entrepreneur en série, n’a jamais baissé les bras pour défendre les causes qui l’animent.


À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

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