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Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.

ISABELLE NEASSENS

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D’où venez-vous? Quelle est votre histoire? 

« Je suis née et j’ai grandi au Maroc. À 18 ans, j’ai eu la chance d’étudier à Paris. Je rêvais de devenir chercheuse en mathématiques! Puis, j’ai réalisé que je voulais faire quelque chose de plus appliqué. J’ai obtenu une maîtrise en gestion dans une école de commerce à Lille. En dernière année, j’ai fait un échange étudiant à l’Université Laval à Québec. Séduite par la réputation d’accueil des étrangers et l’ouverture à l’égard de la communauté LGBTQ2+, je comptais m’établir ici. »


Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer en affaires? 

« J’ai toujours eu l’esprit entrepreneurial. J’avais des idées, je fonçais, avide de défis. J’ai une grande soif de contrôler ma destinée, même si je n’ai pas pris le chemin le plus direct! Après la France, en 2011, ma conjointe et moi sommes venues à Québec pour poursuivre nos études. Les technologies de l’information m’interpellaient de plus en plus. Un MBA en gestion des TI plus loin, j’ai été recruté par le cabinet KPMG pour offrir des services-conseils transactionnels.




Puis, ils m’ont envoyé un an et demi à Sydney pour développer des stratégies de transformation numériques pour les entreprises. Là-bas, la technologie financière et les innovations dans le monde bancaire étaient avant-gardistes. J’ai beaucoup appris et j’ai mis cette avance dans mon bagage.


Assise dans le siège de conseillère depuis cinq ans avec KPMG, j’avais envie de savoir comment c’était de l’autre côté de la table et comment les rapports des consultants pouvaient avoir une réelle valeur ajoutée pour les entreprises. En 2018, je suis allée travailler chez Desjardins, mais je n’y suis restée qu’un an. Ça n’allait pas assez vite pour moi, j’étais encore trop loin des impacts concrets. J’ai rongé mon frein, j’ai tourné en rond. L’occasion était servie sur un plateau d’argent pour faire quelque chose de ma frustration : démarrer ma propre entreprise. »



Quelle est l’idée derrière votre entreprise Walo?


«L’idée de Walo, c’est d’apprendre aux jeunes (8-14 ans) la valeur de l’argent. Walo est une application mobile, connectée au compte bancaire de l’enfant, qui permet aux parents d’assigner des tâches et d’automatiser les allocations. Il y a des quiz, des jeux, des pièces gagnées dans un magasin Walo et un score de santé financière suivant l’évolution de l’épargne.

Ce qui m’intéresse, c’est la façon d’utiliser les technologies pour révolutionner des industries. Personnellement, ma famille m’a toujours soutenue, jusqu’à la maîtrise. Et malgré cela, je n’ai rien économisé! Je n’ai appris que très tard, en faisant des erreurs. J’avais envie de pouvoir ouvrir cet outil pour la prochaine génération.



Le concept d’égalité des chances me touche particulièrement. Je suis une femme et dans mon domaine, ce n’est pas encore gagné! Il y a toujours un plafond de verre pour nous. Pourtant, le talent n’a ni genre ni couleur. C’est cette combinaison qui est à l’origine de Walo. La responsabilisation financière commence jeune et elle permet de partir dans la vie sur une même base. Elle s’inscrit dans une éducation porteuse de changement dans la société et c’est passionnant d’en faire partie. »


Qu’est-ce qui vous a aidé à démarrer? 


« Les concours, les bourses et les incubateurs! En parallèle à mes emplois, je relevais des défis. Walo a été la résultante d’une compétition, le Cooperathon, la plus grande au Canada en innovation ouverte à impact social. C’est cette bourse de 8500 $ qui m’a vraiment lancée.


En novembre 2018, un mois plus tard, j’incorporais l’entreprise, j’étais prête. Les soirs et les weekends, Chloé (Guillemard) et moi, ma compagne et cofondatrice, développions une étude de marché plus approfondie, le prototypage et les tests.

Je me suis inscrite à l’École des entrepreneurs de Québec, qui nous a aidé à faire le plan d’affaires et à nous structurer. On est aussi passé par l’incubateur montréalais Fintech Cadence, avec le programme Ascension. Cet accélérateur a été déterminant pour développer le produit technologique qu’on voulait mettre sur le marché, spécifique à l’industrie financière, d’ailleurs très réglementée.


Qu’est-ce qui a contribué à vous propulser?


Chaque aide financière compte pour une entreprise en démarrage. Pour une startup en TI qui plus est, car l’investissement de départ pour bâtir la technologie et la commercialiser avant même de toucher un seul dollar est substantiel. Nous avons obtenu des bourses, contributions non remboursables et prêts de différents organismes (comme Desjardins, la Banque Nationale du Canada et la Ville de Québec).

On a fait des appels à projet du ministère de l’Économie et de l’Innovation en intelligence artificielle. On est allé chercher un financement de la Banque de Développement du Canada (BDC) avec le programme Futurpreneur. Et on a remporté d’autres concours avec des bourses, comme le FinteQC 2019, le Fintech Forum 2019 et le StartupFest Montréal 2020. Sans oublier celui d’Entreprendre Ici 2020, la seule reliée au fait d’être entrepreneures immigrantes.


Quelles ont été les principales barrières sur votre route et comment les avez-vous contournées?


Être une femme en technologie et en finances, des domaines de chasse gardée masculine, est un défi plus grand pour moi que celui d’être immigrante. C’est certain qu’il y a toujours des biais avec le fait d’être étrangère, comme des idées préconçues sur mes origines, des erreurs avec mon prénom, des remarques racistes inconscientes. C’est parfois anodin, mais ça reste désagréable. Je n’ai pas été cherché des programmes d’aide pour les nouveaux arrivants puisque j’ai rapidement trouvé un emploi dans une grande entreprise. J’ai aussi pu tisser un réseau de professionnels au Québec pendant six ans avant de faire le saut en entrepreneuriat. Ce qui m’a lancé, c’est ma détermination.

L’équipe de Walo compte déjà vingt employés et elle est multiculturelle. Nous sommes aujourd’hui trois cofondateurs (avec Parth Gadhiya, le techie). J’ai recruté sur la base des talents. Tout naturellement, on tourne déjà notre regard vers l’international, en commençant par le Brésil, d’où vient notre développeur d’affaires. La diversité amène cette ouverture. »

Maroc, France, Australie, Québec: sur la route des possibles avec Rim Charkani

2021-06-09

ISABELLE NEASSENS

6 minutes

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Rim Charkani est une fonceuse passionnée d’innovations. Cette Marocaine qui est passée par la France avant d’arriver au Québec a d’abord travaillé en services-conseils pour une grande firme avant de lancer Walo, une entreprise d’éducation financière mobile pour les jeunes.

À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

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