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Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.
ISABELLE NEASSENS
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SYLVIE GARGIULO, CRÉATRICE DE BEAUTÉ ⎢DE LA HAUTE..
Il existe mille et une façons d’œuvrer dans l’entrepreneuriat. Certains s’y engagent..


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Du sport! Encore du sport, jusqu’à en mourir…
La jeune sportive est devenue femme ; elle a aujourd’hui la cinquantaine, et ses cheveux poivre et sel n’ont rien effacé de ce sourire désarmant. Elle a cette manie de pouffer de rire à tous les instants! On se sent bien près d’elle, comme apaisé. Ses yeux bleus ne peuvent rien trahir, et sa présence aimante et ancrée témoigne d’un vécu extraordinaire…
Qui croirait qu’elle ait été l’athlète la plus médaillée des Jeux du Canada en 1991 qui la propulsait après un terrible accident à ses premiers Jeux Olympiques à Albertville (l’équipe gagnait l’or), qu’elle ait récolté une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Lillehammer et de bronze à Nagano? Sans oublier son passage couronné de médailles à Beijing, à Hamar et à huit championnats mondiaux.

Christine fait du sport depuis qu’elle a six ou sept ans. Elle a pratiqué la natation, le plongeon, le patinage artistique, le judo, l’escrime, le hockey, la gymnastique et même le ballet. Et il y a eu aussi la musique, le piano et le violon… on the side! « Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours fait du sport. Comme mon jumeau. Ma mère nous a finalement demandé d’en choisir deux : j’ai pris le patinage artistique et la gym. Mais j’avais une peur bleue de la poutre! Jusqu’à ce qu’un jour, mon frère revienne de la maison en disant : Christine, faut que t’essayes ça le patinage de vitesse, c’est hot! Et je suis tombée en amour ».
Jusqu’à l’accident. Ce fatidique moment en plein dans la sélection pour les Jeux du Canada de 1991, au tout début de sa carrière : elle tombe, accroche sa co-équipière et la lame aiguisée de son patin lui fend la fesse alors même que son coeur pompe à cent mille à l’heure. « C’était comme un steak sur la glace! Le patin m’avait tranché la fesse. Il y avait du sang partout. J’ai failli mourir. J’ai eu trois transfusions sanguines et cent vingt-cinq points de suture. »

Apprendre, se découvrir et se relever
L’accident a failli lui coûter la vie, et venait en même temps de la lancer à ses premiers Jeux Olympiques (elle ira à Albertville comme substitut). Et incroyablement, elle s’en sort. Elle s’est relevée. Moins d’un an plus tard en 1993, elle gagne l’or avec ses coéquipières au championnat du monde de sprint de patinage de vitesse!
Puis en 1994, c’est de nouveau les JO. Mais à Lillehammer, elle tombe à nouveau ; cette fois-ci, c’est son égo qui en prend un coup. « Tomber devant des millions de personnes… une méchante débarque pour ma confiance! Cette médaille-là a longtemps goûté la culpabilité. On aurait possiblement gagné l’or si je n’étais pas tombée. »
Mais l’athlète ne se dégonfle toujours pas… Elle rafle médaille sur médaille aux championnats mondiaux de relais 3000 mètres la même année, et les suivantes. Et deux ans plus tard, remporte le bronze aux Olympiques de Nagano de 1998. Elle poursuit sa carrière jusqu’en 2001.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Christine en a eu des pentes à remonter! Ne pas s’apitoyer sur elle-même, ne pas se décourager. Des heures et des heures d’entraînement sans relâche. Elle a appris que « tomber fait partie de la game ». Une leçon qu’elle continue d’appliquer aujourd’hui, car tout entrepreneur sait qu’il vivra des échecs, et qu’il devra apprendre à les traverser.

C’est son mental qui a été le plus fort. « La chute publique aux JO a fait travailler fort mon égo. J’ai voulu mettre ça derrière moi. J’ai longtemps cru que j’étais celle qui freinait l’équipe, on avait Sylvie Daigle avec nous, mais c’est à plusieurs que se gagne un relais!
Avec le premier accident qui m’a physiquement cloué au lit d’hôpital, j’ai découvert quelque chose de très précieux: le pouvoir de l’auto-guérison et du toucher. Je passais mes mains sur mes plaies avec une intention précise. Les médecins n’en revenaient juste pas de mon progrès ! » Toute une révélation.
Christine a toujours eu un petit côté spirituel, mais il n’était pas encore pleinement assumé. Elle avait été attirée à un moment donné par la massothérapie. « Avec le sport de haut niveau, on avait la chance d’avoir des cours payés et j’avais suivi la formation.» Mais c’était sans savoir qu’elle s’en servirait vraiment des années plus tard.
Elle donne de temps en temps des conférences dans les écoles. Un jour, des amis, réunis en un collectif de thérapeutes, lui proposent de se joindre à eux en tant que massothérapeute. Christine tente sa chance, et retombe en amour.

Renaître à soi
Elle ouvre son bureau, se fait des clients, de bouche-à-oreille. « Je ne disais jamais que j’avais été aux Olympiques! En fait, à ce moment-là, je voulais vraiment passer à autre chose. Je savais que mon toucher avait un pouvoir de guérison, et encore aujourd’hui, je veux être reconnue pour la qualité de mes soins, pas mon passé de médailles. »
Ses massages sont doux, et souvent accompagnés de canalisations, ces messages qu’elle entend, transmis par des êtres de lumière. Elle chante aussi, et propose des soins sonores avec ses bols de cristal, son tambour, son handpan, ses cymbales tibétaines, son carillon koshi, son xylophone de cristal et son didgeridoo. Elle offre des retraites spirituelles et n’écarte pas la possibilité de refaire des conférences dans les écoles ou les entreprises. « Le Retour vers Soi », c’est son thème de prédilection, celui qu’elle incarne pleinement.
Christine a appris à se faire confiance. « Ça a pris tout mon petit change! Des fois, je doute et mon anxiété repart dans le tapis! Mais il suffit que je me reconnecte à mon essence, à qui je suis vraiment, pour repartir – parce que je sais que c’est mon chemin, celui que je choisis avec conscience. »
Dans le sport comme dans son entreprise, Christine est ambitieuse, passionnée et courageuse. « J’aime le sport, mais en fait, je réalise que je ne suis pas une compétitive dans l’âme! Je me sentais même mal de dépasser les autres dans les courses en individuel! Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était d’être entourée de mes co-équipières, mes amies.» Aujourd’hui, elle continue de préserver l’esprit d’équipe : « on est plusieurs thérapeutes ensemble, c’est important ce lien-là pour moi, même si je dois apprendre à me mettre en valeur seule. Et ça fait drôle à dire, mais je considère que je travaille en équipe avec mes clients, on chemine ensemble, ça se fait à deux ce parcours initiatique! » Le sport lui a aussi appris à pratiquer un muscle particulier, au service de la réalisation de soi: celui d’oser se mettre au défi et de sortir de sa zone de confort pour réaliser ses rêves.

La capacité à persévérer et la détermination sont restés ancrés en elle. Au lieu de la performance, elle laisse maintenant la place à l’équilibre. Bien malgré elle, être meilleure que les autres revient souvent la hanter : « la performance n’a plus sa place dans ma vie, mais je me compare invariablement, et je me sous-estime souvent. Je reste humble, je continue d’apprendre. » Les bons leaders font ça. Et même si ce ne sont pas des médailles qu’elle récolte, c’est le mieux-être de ses clients qui donne un sens à ce qu’elle fait aujourd’hui.
Le plus important, en affaires comme dans le sport?
Rêver grand, aimer ce que l’on fait, se faire confiance et cultiver une foi inébranlable!
L’entrepreneuriat, c’est du sport ! ⎢Une ex-médaillée olympique raconte
2023-05-16
ISABELLE NEASSENS
8 minutes

On dit qu’il faut des nerfs solides pour entreprendre, et une persévérance à toute épreuve. Mais que le défi en vaut la chandelle. Une description qui ressemble à s’y méprendre à celle de l’athlète qui compétitionne : des heures d’entraînement, une discipline de fer et des objectifs coulés dans le béton à chaque étape du parcours.
Christine Boudrias en sait quelque chose : des médailles et des embûches, elle en a récoltés tout au long de sa carrière de patineuse de vitesse. Ça lui a servi quand elle a choisi de faire le saut dans l’aventure entrepreneuriale. Aujourd’hui, l’ex-médaillée olympique pratique la massothérapie et les soins sonores, un monde spirituel qui semble diamétralement opposé à celui de la frénésie sportive. On a eu le privilège de lui en parler.
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