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Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.

ISABELLE NEASSENS

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Sites transactionnels et interactifs, expositions d’arts visuels virtuelles, applications de réalité augmentée, vernissages sur les réseaux sociaux, incursions dans les ateliers d’artistes, concerts rediffusés… Autant d’initiatives empruntant la voie numérique devenue incontournable pour garder vivante l’industrie culturelle. Voici trois entrepreneurs qui ont poussé l’expérience encore plus loin en redoublant d’inventivité, en découvrant de nouveaux possibles et en nouant des alliances fructueuses.




Nicolas Zemmour du Festival de danse servi au volant © asbey.fr

Le tour de force du Zemmour Ballet


« Se lancer comme nouvelle compagnie de danse en pleine pandémie, c’était tout un pari!». Arrivé de France il y a tout juste un an, Nicolas Zemmour, danseur, chorégraphe et directeur du Zemmour Ballet, a réalisé un tour de force en mettant en place le premier Festival de danse servi au volant à Sherbrooke en Estrie. Devant la valse-hésitation du gouvernement quant aux consignes sanitaires, il est parvenu à faire vivre « l’expérience la plus incroyable à laquelle [il] n’aurait jamais pensé, changeant même celle du public ». 24 solistes privés de scène performant sur une plateforme extérieure éphémère pendant 8 jours, éclairée par les phares avec des gélatines de couleur, radiodiffusion live, drones, applaudissements-klaxons… « Devoir innover tout de suite, ça m’a confronté à de nombreux défis, et à des doutes même. J’ai pris en considération les consignes sanitaires et j’ai exploré les différentes avenues. Je ne connaissais pas encore mon public, ça a été un coup de poker. J’ai pu compter sur l’Université de Sherbrooke, sur la Ville, sur un grand nombre de bénévoles et sur les réseaux sociaux pour diffuser mon projet». Ce faisant, il a favorisé l’émergence de nouveaux talents et fait rayonner le produit culturel local.







https://vimeo.com/463703255


Surtout, il y a cette découverte d’un potentiel jusque là inexploré pour la diffusion de la danse: « On peut sortir des grands théâtres ! ». Cette révélation lui a permis de mettre en place un nouveau modèle d’affaires.  «  Jamais je n’aurais cru pouvoir présenter la danse dehors, ou même en voiture d’ailleurs. Je récidive cet hiver. Et pourquoi pas une scène flottante avec des spectateurs en kayaks cet été? J’aime le challenge de l’impossible ! Les théâtres restent cruciaux, mais c’est vraiment une nouvelle option pour la danse que j’aime beaucoup.  Sans être qualifiée de in situ, elle me permet de conserver mon art vivant et noble ». Propulsé comme président du comité de la danse au Conseil de la culture de l’Estrie, ayant séduit par le dynamisme qu’il a su insuffler à la région, Nicolas Zemmour n’hésite pas à dire qu’il a réussi à se faire un nom au Québec grâce à la COVID-19!




Clément Turgeon du Festif!

Le Festif! et ses nombreuses déclinaisons

Clément Turgeon est aussi animé par la volonté d’offrir une expérience artistique vivante et chaleureuse, dans des lieux hors de l’ordinaire. Ce n’est pas nouveau pour lui, ça fait partie de sa marque de commerce. « Depuis 11 ans, Le Festif! de Baie-Saint-Paul dans Charlevoix repense ses concepts et son modèle, et se réinvente chaque année. C’est dans notre ADN d’utiliser notre créativité pour avancer ».Concours de la relève annulé, programmation scolaire adaptée, et à chaque nouvelle mesure sanitaire, un nouveau concept. « On a tout annulé la semaine qu’on devait annoncer la programmation du Festif!, raconte-t-il. On a été parmi les premiers à annuler au lieu d’espérer. Une semaine après, on se retournait pour trouver une option. Au lieu d’amener les gens aux spectacles, on s’est dit qu’on irait vers eux! On a fait la Tournée des portes et on a livré 80 spectacles sur les perrons en un mois ».




© Jay Kearney

L’autorisation des petits rassemblements a mené aux Expériences d’écoute, des lancements d’albums à distance dans un univers immersif et multi-sensoriel : « On a développé des “kits d’écoute” sur mesure avec quatre artistes de renom qui nous ont dévoilé leur album en exclusivité. On a acheté des écouteurs, on a appelé des restaurateurs du coin et des microbrasseries locales, on a planté des chaises Adirondacks sur la baie et on a suspendu des hamacs dans la forêt ». Le festival lui-même a été annulé avant de renaître de ses cendres, en format micro. « La Petite Affaire », avec ses grands artistes néanmoins, a pu offrir des spectacles en distanciation sur des beans bags, des bûches, tout en conservant la signature du Festif! : continuer à faire vivre des expériences uniques.




« Nous souhaitons conserver ces concepts, on planifie des expériences d’écoute d’hiver ainsi que des tournées de portes hivernales », poursuit Clément Turgeon. Yves Lambert, de La Bottine souriante, animera le Jour de l’An dans un kiosque musical mobile chauffé avec kit de son intégré. Ces initiatives ont permis de garder toute l’équipe au travail. « On a travaillé fort, mais on n’est pas en déficit et la machine roule ».






Patrick Kearney du Refrain

Maillages sectoriels et partenariats régionaux


Briser l’isolement, cela vaut particulièrement pour les entreprises culturelles en région qui ont d’ores et déjà un défi de visibilité de taille. En avril, pour se remotiver, Patrick Kearney du Santa Teresa Festival de Sainte-Thérèse dans les Laurentides, a commencé à contacter d’autres directeurs de festivals régionaux: « J’avais besoin d’échanger ». Ils ont partagé leurs questionnements, leurs idées.

On s’est réuni toutes les semaines. À chaque nouveau Zoom, un festival me demandait s’il pouvait en inviter un autre. Après un mois et demi, on était rendus 45! C’est devenu une thérapie collective!



Les festivals régionaux s’assemblent et se rassemblent

Le Refrain, regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants, s’est créé tout naturellement. Lors des échanges, Patrick Kearney a invité un avocat en droit culturel pour discuter des droits d’auteur dans le numérique. Un consultant en subventions, pour faire la mise à jour des aides gouvernementales. Un conseiller en évènements écoresponsables. Et puis, des échanges avec le ministère du Tourisme ont eu lieu, de même qu’avec  Patrimoine Canada, la SODEC, et le CALQ. En quelques mois, le Refrain est devenu le point de contact névralgique entre les organismes culturels, touristiques, artistiques, gouvernementaux provinciaux et fédéraux, et les entreprises culturelles en région.


Par sa capacité d’impliquer des partenaires à tous les niveaux, à l’horizontale comme à la verticale, le regroupement a produit un effet de coup d’accélérateur pour les régions. Il y a eu des maillages inter-sectoriels, entre entreprises culturelles de différentes disciplines, comme les arts de la rue et de la musique au Festival du Bout du Monde en Gaspésie..


Ce qui était un simple regroupement d’échange et de partage au départ, mu par le bouche-à-oreille, a rapidement pris de l’envergure. « Éventuellement, nous aurons une campagne de membership plus formelle et structurée. Aujourd’hui, plus de 90 festivals se sont impliqués. ». Le regroupement permet aux festivals en région de se professionnaliser et de s’organiser, il offre de la formation et de l’accompagnement. « Pour le moment, je joue l’humble rôle de leader, et j’invite des partenaires à nous former ». En réalisant la nature et l’étendue des besoins régionaux, Patrick parle « d’une plateforme numérique qu’il aimerait maintenant mettre en place pour référencer les activités culturelles par date et par région ». La ministre du Développement économique régional vient d’ailleurs de bonifier le Programme québécois d’aide à l’entrepreneuriat (PAEN) en confirmant l’octroi de 440 000 $ au Refrain pour offrir à ses membres un accompagnement basé sur leurs besoins réels.


La culture en région en mode solution

2020-12-17

ISABELLE NEASSENS

7 minutes

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Le milieu culturel, on le sait, a eu la vie dure en 2020. Les festivals ont montré les dents, et les régions, pour ne pas rester sur le tapis, ont tout fait pour s’accrocher aux montagnes russes. Voici trois entrepreneurs qui s’y sont cramponné les cheveux au vent !

À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

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