
Mélissa Proulx est une journaliste, chroniqueuse et rédactrice. Elle se consacre avec passion et créativité à l’élaboration de contenus journalistiques riches et variés depuis 2002.
Bachelière en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et diplômée en journalisme, Mélissa Proulx avait 21 ans lorsqu’on lui a confié les rênes de l’hebdomadaire culturel Voir Gatineau-Ottawa, une édition régionale qu’elle a dirigé pendant huit ans. Sa route l’a ensuite ramenée vers sa région où elle a été chef de la section Art de vivre du Voir Montréal puis comme rédactrice en chef adjointe du magazine Enfants Québec.
MÉLISSA PROULX
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EMPLOYEURS: 16 BONNES PRATIQUES POUR SURVIVRE À LA CRISE ACTUELLE
La semaine de travail sera sûrement très exigeante et mouvementée...


MANAGEMENT & LEADERSHIP
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D’une crise à l’autre
En pleine crise de la vache folle et de la fièvre aphteuse en 2001, Serge Auray regardait le téléviseur avec sa femme et se désolait de constater que des milliers de bêtes allaient être brûlées, faute de solution. Visionnaire, l’entrepreneur spécialisé dans le nettoyage des salles blanches et des laboratoires s’est mis à s’intéresser plus activement à la chaîne de traçabilité des bêtes et à la sécurité alimentaire – des concepts encore très peu répandus. Avec le Dr Sylvain Quessy, vétérinaire et chercheur en microbiologie, ilentreprendde développer des solutions désinfectantes de la ferme à la table.
Cinq ans de travaux de recherche en laboratoire et 42 brevets plus tard, les cofondateurs du Laboratoire M2 créaient Thymox, un désinfectant naturel à base d’une molécule active issue de l’huile essentielle du thym, le thymol. « Il sert aussi bien dans l’agriculture, que dans l’industrie agroalimentaire, les écoles, les hôpitaux ou à la maison, au même titre qu’un vaporisateur désinfectant de marque connue. La différence est qu’il tue les bactéries et les virus plus rapidement, sans toxicité, explique le PDG de Laboratoire M2. On pourrait quasiment en boire! »
Un produit qui tue le coronavirusLe plus remarquable : Thymox vient à bout des champignons, bactéries et virus nocifs pour la santé humaine ou animale. Le coronavirus en fait partie. Résultat : « Notre cahier de commandes a explosé, s’exclame M. Auray. Aux 18 barils commandés en janvier, nous sommes passés à 512 à l’heure actuelle. Outre nos clients (situés aux États-Unis, en Chine et ailleurs), nous sommes en soumission avec l’Iran, le Nigeria, la Turquie, l’Italie, l’Espagne, l’Inde, la Corée du Sud et ça ne fait que commencer. »
« Nous sommes dans un marché de niche avec un produit désinfectant naturel pour surfaces et comptoirs, précise-t-il. Nos compétiteurs sont les produits chimiques qu’on connaît et qui fonctionnent, mais qui contiennent des ingrédients nocifs. »

Gestion de crise
D’ici quelques jours, Serge Auray va créer un deuxième quart de travail afin de répondre à la demande. « Nous cherchons tous des solutions temporaires, mais je pense que ça va être long avant que tout soit rétabli, observe-t-il. Cette crise va apporter un changement de culture notamment quant à l’hygiène dans les espaces publics. Je pense notamment aux grandes sociétés de transport qui ont augmenté la fréquence des nettoyages des véhicules.» Les changements sont aussi susceptibles de se faire sentir à la maison, croit-il, avec le nettoyage des mains, des surfaces et des poignées de porte, notamment.
« Nous n’avons pas augmenté nos prix, nous avons gardé le cap sur notre mission et nos valeurs, affirme M. Auray. Je pense que nous étions tout simplement au bon endroit au bon moment. Évidemment que personne ne souhaitait une pandémie, mais mon idée est née dans le cadre d’une autre crise sanitaire. On se retrouve 18 ans plus tard avec des solutions désinfectantes. »
Laboratoire M2 ne vend pas le produit fini, mais le concentré de Thymox à des partenaires qui s’occupent de l’assembler et de les embouteiller. À titre d’exemple, ici au Québec, la technologie Thymox est disponible sous les produits de la marque Bioesque Solutions et SafeBlend.
INNOVATION QUÉBÉCOISE: UN DÉSINFECTANT QUI TUE LE CORONAVIRUS
2020-03-18
MÉLISSA PROULX
4 minutes

Jamais Serge Auray n’aurait pu prévoir, lorsqu’il a créé le Laboratoire M2 à Sherbrooke en 2003, que le désinfectant naturel qu’il développerait allait devenir un produit aussi prisé en temps de crise sanitaire mondiale majeure. Depuis quelques semaines, le chef d’entreprise fait des pieds et des mains afin de garder la cadence.
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