
Mélissa Proulx est une journaliste, chroniqueuse et rédactrice. Elle se consacre avec passion et créativité à l’élaboration de contenus journalistiques riches et variés depuis 2002.
Bachelière en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et diplômée en journalisme, Mélissa Proulx avait 21 ans lorsqu’on lui a confié les rênes de l’hebdomadaire culturel Voir Gatineau-Ottawa, une édition régionale qu’elle a dirigé pendant huit ans. Sa route l’a ensuite ramenée vers sa région où elle a été chef de la section Art de vivre du Voir Montréal puis comme rédactrice en chef adjointe du magazine Enfants Québec.
MÉLISSA PROULX
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Situé au centre-ville de Montréal, l’Hôtel Monville a vu son taux d’occupation chuter pour se situer entre 1 et 5% entre les mois d’avril et juillet 2020. « Au mois d’août, on a atteint un taux d’occupation de 10% et en septembre, on a vu une belle progression, mais dès qu’il y a eu les annonces de zone orange puis rouge, nous avons perdu toutes nos réservations », raconte Jean-Cédric Callies, directeur ventes et marketing de l’hôtel indépendant montréalais.

Des offres pour les locaux
L’établissement, qui se remplissait normalement de gens d’affaires et de touristes provenant principalement de Québec, Ottawa, Toronto et des États-Unis, devait donc trouver une façon d’accueillir les locaux. Mais comment faire? « On a créé notre propre passeport montréalais mettant en relief des attraits du centre-ville. Une opportunité de visibilité, mais qui n’a pas généré beaucoup de nuitées. » Puis, l’idée a germé de faire une offre destinée aux télétravailleurs. « On a converti nos suites en espaces de bureau individuel. Comme les travailleurs n’avaient plus la possibilité de retourner dans les “open space”, ils pouvaient louer une chambre par blocs de 4 heures avec service de restauration et café à volonté. L’hôtel répond à des normes sanitaires très strictes. C’est donc un lieu privé et sécuritaire».
En novembre, ils ont aussi lancé deux nouvelles offres: un forfait souper-nuitée-déjeuner en partenariat avec des restaurateurs du coin et un forfait comprenant films en immersion avec des casques virtuels en partenariat avec le Centre Phi. «Au mois de décembre, on s’est approché du 10% de taux d’occupation. Nous sommes loin des objectifs, mais la moindre victoire est célébrée ».

Jumelage avec des start-ups
Afin de tirer profit de cette période creuse, Jean-Cédric Callies mise sur la créativité des start-ups pour accélérer certains projets en recherche et développement. « Il s’agit d’échanges de bons procédés entre des start-ups et nous », illustre-t-il. L’Hôtel Monville collabore ainsi avec MySmartJourney qui a réussi à créer des contenus à l’aide de codes QR. « Pour des raisons sanitaires, nous n’avons plus de papier dans l’hôtel, mais nous avions besoin de continuer à servir nos clients et donner de l’information sur comment fonctionnent les stores électriques ou le service aux chambres, par exemple, explique le directeur, explique-t-il. Ce partenariat nous permet d’améliorer nos services. Nous sommes capables de tracer les informations des différents codes QR utilisés afin d’adapter et améliorer la qualité de nos services ».
L’hôtel de 20 étages a également noué un partenariat avec la jeune pousse Stay22 qui permet d’offrir des cartes interactives sur lesquelles il est possible d’ajouter des éléments d’intérêt autour de l’hôtel avec envois de courriels automatiques.
Avant la pandémie, l’hôtel hébergeait déjà un maître d’hôtel singulier. Le robot intelligent H2M2 de la firme de la Silicon Valley, Savioke, fait le service aux chambres en un temps record. « En plus d’être notre mascotte, il est un élément marketing et opérationnel qui a la cote. En plus, il est Covid-friendly! », s’exclame M. Callies. Des bornes électroniques dotées de distributeur de clefs ont aussi été installées à l’accueil pour faire des enregistrements sans contact.
Le mot en R
Au même titre que pivoter ou se réinventer, résilience est un autre mot à la mode en ces temps de pandémie. Surtout en présence de gens d’affaires comme ceux de l’Hôtel Monville. « Nous ne cherchons pas forcément à réinventer ou à révolutionner l’industrie hôtelière. Dans plusieurs secteurs, la pandémie de COVID-19 a agi comme un accélérateur de tendances. Les technologies vont immanquablement faire partie de nos réalités dans l’avenir. Nous voulions nous inscrire dans cette mouvance. Si cela nous pousse à faire évoluer notre modèle d’affaires, nous irons en ce sens. »
Si elle surpassera peut-être 2020, l’année 2021 risque tout de même d’être ardue pour les établissements hôteliers. « Nous serons dans cette situation probablement jusqu’en avril, prédit M. Callies. Nous allons essayer de faire un bon été avec la clientèle individuelle, tout dépendant de la rapidité de la vaccination et des restrictions en vigueur ».
Hôtellerie: tout s’arrête? Innovons!
2021-01-11
MÉLISSA PROULX
4 minutes

Comment faire rouler un hôtel qui se vide de sa clientèle? En adaptant son offre et en se tournant vers l’innovation et la recherche et développement. Voici le trajet audacieux qu’a emprunté Jean-Cédric Callies de l’Hôtel Monville.
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