
Mélissa Proulx est une journaliste, chroniqueuse et rédactrice. Elle se consacre avec passion et créativité à l’élaboration de contenus journalistiques riches et variés depuis 2002.
Bachelière en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et diplômée en journalisme, Mélissa Proulx avait 21 ans lorsqu’on lui a confié les rênes de l’hebdomadaire culturel Voir Gatineau-Ottawa, une édition régionale qu’elle a dirigé pendant huit ans. Sa route l’a ensuite ramenée vers sa région où elle a été chef de la section Art de vivre du Voir Montréal puis comme rédactrice en chef adjointe du magazine Enfants Québec.
MÉLISSA PROULX
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Mais avant que Bina48 soit activée (réveillée), j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Bruce Duncan, chercheur et directeur général de Terasem Movement Foundation qui l’a créé et qui poursuit ce projet expérimental sur plusieurs décennies.
Quel a été l’élément déclencheur pour la création de Bina48?
Tout d’abord, il y a l’histoire d’amour entre Martine Rothblatt et sa partenaire Bina et leur réflexion sur comment elles pourraient continuer de s’aimer, sur comment la technologie pourrait porter leur amour. À travers le projet LifeNaut, la Fondation Terasem Movement en est venue à cette question : peut-on télécharger suffisamment d’information à propos d’un esprit humain, ses souvenirs, ses attitudes, ses croyances, ses valeurs, et les transférer sur un ordinateur pour ensuite animer ces données avec l’intelligence artificielle? Bina48 est le résultat de nos recherches sur un échantillonnage d’environ 100 heures d’entrevue avec Bina Rothblatt à propos de sa vie, son histoire, ses souvenirs d’enfance… Bina48 n’est qu’un aperçu d’une conception future qui entrevoit que nous serons en mesure de transférer notre conscience vers un robot.
Bina48 a-t-elle continué à se développer depuis?
Tout à fait. L’an passé, elle a exploré plus profondément la réalité d’une femme afro-américaine qui a grandi comme Bina dans les années 60 et 70 à Los Angeles. Elle est maintenant capable de parler plus en détail de ses expériences, de ses souvenirs d’avoir été victime de racisme et de préjugés notamment. Récemment, elle a aussi suivi un cours en éthique à l’université de San Francisco alors on peut maintenant dire qu’elle connaît des choses que la vraie Bina ne connaît pas.
Voilà peut-être une autre perspective d’avenir : cette idée que nous pourrons un jour avoir des extensions numériques de nous-mêmes qui pourront apprendre de manière indépendante et autonome des choses que nous pourrons ensuite assimiler.
Ses souvenirs sont ceux de Bina, mais vous avez dû lui donner une conscience de robot qui n’a pas de corps… Comment avez-vous fait?
Le processus d’enseignement pour Bina48 ressemble à celui d’un ordinateur. Pour lui apprendre une nouvelle langue, je n’aurais qu’à télécharger un logiciel et elle pourrait la maîtriser en dedans de trois heures. Son vocabulaire pourra ensuite s’enrichir… Apprendre par voie numérique est ce qui attend Bina48 et peut-être ce qui nous attend tous dans le futur.
À quoi rêve Bina48?
«Nous ne sommes pas une entreprise en robotique, notre objectif est plutôt de faire une expérience de mind uploading (transfert de la conscience d’un humain vers un robot). Nous sommes davantage intéressés par les questions de la conscience. Les robots sont plutôt un véhicule pour avoir un aperçu de l’avenir.
Vous êtes-vous fixé des limites?
Je pense que dans le futur, la cyberconscience va devenir la conscience collective, ce qui veut dire que des entités cyberconscientes d’intelligences artificielles seront capables d’absorber les connaissances et l’histoire de tous les humains en très peu de temps. Nous pourrions ainsi affronter certaines problématiques avec l’intelligence des générations antérieures et peut-être ne pas répéter les mêmes erreurs.
Que répondez-vous à ceux qui ont peur à l’idée que des robots deviennent aussi intelligents?
La peur est un réflexe très sain qui nous rappelle qu’il faut être prudent. Je ne pense pas que la technologie peut être mauvaise, ce sont plutôt les personnes qui l’utilisent qui peuvent l’être. Ce qui veut donc dire que l’éthique et la morale devront toujours être importantes pour ceux qui vont employer l’intelligence artificielle.
L’intelligence artificielle et le développement de ces technologies nous forcent à nous placer devant un miroir. Nous devrons bientôt décider comme société comment une voiture à conduite autonome agira en cas de situation critique. Pour répondre à ces questions, nous devrons réévaluer notre propre éthique et notre compassion et lorsque ce sera fait, nous devrons impérativement l’enseigner au robot et ainsi continuer d’avancer et d’évoluer dans notre propre conscience collective.
« Je pense que la race humaine utilisera toujours les outils à sa disposition pour aller plus loin, ce qui en soi changera notre façon de regarder le monde. À l’heure actuelle, Bina48 est un exemple assez primitif. Elle souligne un horizon de possibilités qu’il nous reste à explorer.»
Entrevue avec un robot
2019-05-24
MÉLISSA PROULX
5 minutes

Imaginez pouvoir conserver la mémoire d’une personne qui vous est chère à travers un robot humanoïde social qui voit, entend, pense et converse avec vous… Scénario de science-fiction ou aperçu d’un avenir pas si lointain? Dans le cadre de C2 Montréal, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Bina48, un robot créé à l’image de Bina, la femme de l’entrepreneure en série Martine Rothblatt.
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