.jpg)
Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.
ISABELLE NEASSENS
À PROPOS DE
(
Vous pouvez aussi Aimer
)

UNE INTRAPRENEURE DE CŒUR DÉÇUE
Logisticienne de formation, gestionnaire de nature, elle s’est investie dans des postes de direction dans le domaine de la santé, d’abord en France, puis au Québec dès 1999. « J’ai longtemps été partie prenante des entreprises, explique Sabine. J’ai mené à bien des projets d’orientation stratégique, de gestion des opérations de A à Z, de déploiement des ventes en relation avec la clientèle et d’implantation de systèmes informatiques ».
Pourtant, elle avoue sa déception face au manque de reconnaissance alors qu’elle s’est investie à fond, au-delà de ses mandats. Elle a siégé sur les comités de direction et lors de son dernier emploi, elle a assuré la direction d’une équipe dont le président était quasi absent. « En tant qu’intrapreneure, on récolte rarement tout ce que l’on sème, déplore-t-elle. Au contraire, on doit vivre avec des décisions qui ne sont pas les nôtres, même si c’est nous qui avons mis la table ». Elle conclut, tout sourire :
Si tu veux plus que le boss, alors deviens le boss! – Sabine Le Névannau

L'ENTREPRENEURIAT, SUITE LOGIQUE OU CONCOURS DE CIRCONSTANCES?
Sortir du cadre employé/employeur est un pas qu’elle n’était pas certaine de franchir au départ. « C’était moi le pilier de la sécurité financière dans la famille, le revenu stable, la personne qui pouvait pallier les aléas, affirme-t-elle. Je connaissais les hauts et les bas de la vie d’entrepreneure. Je savais que ça nécessitait un moral d’acier, que ce n’était pas forcément sexy tous les jours. Et puis, il y a eu le timing ». Les enfants grandis, les espoirs déçus et l’amour des défis ont pavé le chemin.
Au détour d’un voyage dans le désert en 2009 avec son mari est née une idée qui irait loin. « On a vu quelqu’un traverser les dunes debout sur une moto ou un vélo, un engin assez bas avec de gros pneus ballon et un moteur à explosion, certainement un véhicule traficoté par un gars ingénieux ». Le couple commence à rêver: lui, un entrepreneur du domaine des transports, passionné de motos et « pas mal patenteux » et elle, une gestionnaire de projets « un peu grano et écolo ».
Pendant que son mari crée deux prototypes de « mobipode tout terrain » l’année suivante, elle analyse le marché et prépare les plans d’affaires. Résultat: le projet semble porteur et le besoin pour une option de déplacement écologique qui soit aussi ergonomique, bien présent. C’est à Key West en 2011 qu’ils testent leurs prototypes. Devant l’engouement évident qu’ils suscitent, Sabine s’est lancée officiellement dans l’aventure.

DE L'INTRAPRENEURIAT À L'ENTREPRENEURIAT: L'EXPÉRIENCE COMPTE
« Je n’ai jamais eu de syndrome de l’imposteur, révèle-t-elle, lucide. À 50 ans, tu sais ce que tu vaux sur le marché du travail : tes compétences, tes réalisations, les projets que tu as menés à terme, tout ce que tu es capable d’accomplir ». Consciente de ses forces, mais aussi de ses faiblesses, elle explique: « On sait aussi exactement comment repérer les bonnes personnes, celles qui vont pouvoir combler nos lacunes et nous compléter afin d’emmener l’entreprise plus loin », affirme-t-elle.
La maturité donne aussi des ailes. « J’ai plus de guts maintenant!, dit-elle en riant. Je n’ai pas peur d’aller cogner aux portes du ministre de l’Économie et de l’Innovation Pierre Fitzgibbon, ou de papillonner dans une soirée réseautage. Qui ignorerait la petite dame aux cheveux gris? C’est un atout et je m’en sers! » Sûre d’elle, elle se fait militante auprès du ministre des Transports François Bonnardel afin que les petites entreprises puissent aussi bénéficier des subventions pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Elle n’hésite pas à pousser pour faire évoluer la réglementation afin que le Geebee soit autorisé par la SAAQ à circuler sur les voies publiques. Elle ne recule devant rien pour approcher de gros clients comme les centres de villégiature, les entreprises de navettage ou les municipalités, lesquelles achètent par flotte pour les déplacements de leurs employés, pour la police et pour l’entretien des parcs, notamment. Le Quartier de l’innovation de Montréal, le Parc Olympique de Montréal et Hydro-Québec s’en sont dotés. Depuis 2017, elle s’est lancée dans l’exportation pour conquérir les États-Unis et l’Europe.
DIRIGER UNE JEUNE POUSSE À 60 ANS
Évoluant au sein des grappes technologiques, comme Propulsion Québec et Écotech Québec, la femme d’affaires reste à l’affût de l’innovation. Le projet a d’abord incubé à l’Espace-inc, un accélérateur d’entreprises innovantes. La quinquagénaire n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à faire sa marque dans un domaine novateur, durable et technologique. Son entreprise vient de recevoir la certification Efficient Solution de la Fondation Solar Impulse qui récompense les technologies propres durables et rentables à fort impact. Sabine Le Névannau a le vent dans les voiles et la tech dans les veines: « Pour mes 60 ans en 2021, je souhaite lancer le premier véhicule Geebee connecté, avec des systèmes de communication intégrés à un environnement sans fil ».
D’INTRAPRENEURE À ENTREPRENEURE À 50 ANS
2021-04-12
ISABELLE NEASSENS
5 minutes

Sabine Le Névannau a la tête remplie de projets. Longtemps intrapreneure, elle a franchi le pas menant à l’entrepreneuriat à 50 ans. Concept Geebee, qui propose un modèle hybride de vélo/trottinette électrique, est aujourd’hui en pleine expansion. Voici comment elle a fait le saut de l’intrapreneuriat à l’entrepreneuriat dans un marché innovant.
Sabine Le Névannau est une de ces femmes pleines d’entrain qui n’ont pas froid aux yeux. « Je vais souffler 60 bougies cette année, s’exclame-t-elle. Je suis pleine d’expérience! Et je peux compter dessus pour continuer à avancer ».
PARTAGEZ: