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Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.

ISABELLE NEASSENS

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© Martine Lavoie

L’urgence d’agir pour faire une différence

Demain, demain… c’est déjà trop tard. L’avenir se construit aujourd’hui. « Je suis une grande impatiente dans le fond, confie candidement Anne, avec un arrière-goût amer, teinté d’une frustration qu’elle a du mal à avaler. On est conscient que notre mode de vie est néfaste, plus personne ne peut s’en cacher. Alors, qu’est-ce que ça va prendre de plus pour qu’on bouge ? Le bateau est si lent à tourner ! »

Professeure d’éthique pendant sept ans et formée en univers social, la fondatrice de Panda roux, devenue Demain Demain, a mis son besoin d’aider et de faire une différence tout en haut de sa liste de priorités. « Enseigner, c’est aussi éduquer. Et il faut être cohérent, c’est une question d’intégrité. À l’école, j’avais mis sur pied un jardin communautaire et un projet de serre, mais ça n’avançait pas assez vite pour moi. Le plastique n’était même pas recyclé, apparemment pour des raisons administratives ! Et tout ce suremballage dans les lunchs qui terminait à la poubelle… C’était comme si je me trahissais ; il fallait que je fasse quelque chose ». 

En 2014, Anne a monté sa propre entreprise, confectionnant des sacs à collation en tissu dans son sous-sol, les soirs et la fin de semaine. « Je me suis mise dans l’action ». Depuis 2017, elle y met son énergie à temps plein, et ça marche ! Demain Demain compte désormais plus de 100 points de vente en Amérique du Nord. La compagnie développe même des articles promotionnels écoresponsables personnalisés pour les entreprises, les organismes et les municipalités.




Les arbres, les bélugas… et nos ados

« Les ados sont souvent mal-aimés, confesse l’ancienne enseignante de secondaire, mais ils sont en pleine mutation ; il faut savoir les accompagner. L’identité se forge à ce moment-là, et la charge émotive est immense. Il y a plein de passages qui marquent cette période. Et en ce moment, avec le confinement et toutes les restrictions sanitaires, les jeunes sont vraiment affectés. Ils sont pourtant notre génération future ». La maman de deux petites filles n’a pas eu besoin de chercher très loin : « C’est tout naturel de verser à Tel-jeunes. Depuis la pandémie, il y a eu une augmentation de 25 à 30 % de contacts chez Tel-jeunes. Il y a beaucoup d’anxiété et de découragement ».

Planter un joli cœur rouge de tissu devant la maison d’un être cher ou le lieu de travail de gens qui font une différence dans leur communauté et y insérer quelques mots doux dans la pochette : voilà l’idée proposée.  C’est un geste d’amour et de gratitude, un arc-en-ciel façon 2022, avec une remise à la Fondation Tél-Jeunes, jusqu’à la Saint-Valentin.


Et ce n’est pas la seule cause qu’a embrassée la propriétaire. Elle a été la première à faire des sacs à collation en fibres de bouteilles d’eau recyclées. Quant aux ganses des sacs, elles sont faites à partir de filets de pêche et de déchets océaniques. En effet, la préservation des écosystèmes terrestres et aquatiques est un autre de ses nombreux fers de lance. « Que ce soit la faune, la flore ou les humains, il faut prendre soin de son village ». 

Les clients sont invités à faire l’achat de compensations carbone émises lors de l’envoi de leur colis. Des arbres sont plantés localement par le biais du Programme SocialTM d’Arbres-Évolution. Une partie des profits du sac Béluga est remise au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). « C’est sûr que notre caribou des montagnes est moins sexy que les koalas décimés par les incendies en Australie, mais il faut aussi ouvrir les yeux sur ce qui se passe ici », énonce-t-elle.



Collection Marigold signée par l'illustratrice Geneviève Godbout

Solidarité entre les petites entreprises

« Le message de l’achat local lancé par le gouvernement pour soutenir nos entreprises est resté dans la tête des gens, se réjouit Anne. Les clients demandent d’où viennent les produits et ne critiquent pas le prix. Ils ont compris. Avant, c’était marginal de se poser la question ».

Et pour être locale, Demain Demain l’est entièrement. Elle a construit un réseau de fournisseurs au Québec, qui est sa fierté. Les produits sont conçus à la main dans un atelier de Saint-Eustache, dans les Basses-Laurentides. « Ça aussi c’est moins tendance que de dire qu’on vient de Kamouraska, mais c’est ça être local », sourit-elle. Certaines composantes sont manufacturées dans la métropole et les illustrations sont créées par des artistes de chez nous. « Eux aussi, il faut les soutenir. Au Québec, ils sont encore trop souvent sous-payés. Mon modèle d’affaires, c’est de faire du bien. Alors je leur redonne 20% du prix de vente. »





« Je ne suis pas là pour séduire un consommateur avec un produit pas cher fait en grande quantité à l’étranger. Un des piliers du développement durable, c’est aussi de contribuer au développement d’une économie locale et respectueuse. On n’est pas là pour créer un besoin, mais pour offrir une solution ». 

Plusieurs partenaires d’affaires se sont naturellement collés à l’entreprise, comme la Savonnerie des Diligences : « Je sens un réel vent de changement parmi les petites entreprises ; elles se soutiennent l’une l’autre. Nos relations de travail sont nourrissantes. On n’est pas dans la compétition, même s’il y a des opportunistes, comme dans tout. On travaille dans la même direction, qui est d’améliorer la société dans laquelle on vit. Ce sont les entreprises avec les valeurs sociales et environnementales les plus fortement ancrées qui sont là pour rester », prédit Anne Chabot.


Demain Demain | Sauver la planète et nos jeunes

2022-02-11

ISABELLE NEASSENS

6 minutes

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Demain Demain est une jeune entreprise écoresponsable jusque dans la moelle. En fait, c’est sa raison d’être. Avec ses sacs et objets tissés à partir de fibres de bouteilles recyclées, elle appelle à notre conscience environnementale. Elle sème des graines de solidarité autour d’elle aussi, entre artisans, fournisseurs et autres petites entreprises. Et à l’approche de la Saint-Valentin, elle plante des cœurs, sa dernière initiative pour aider nos jeunes en mal de vivre en ces temps de pandémie. Entretien avec une entrepreneure qui a vraiment le cœur sur la main, Anne Chabot.


À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

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