
Mélissa Proulx est une journaliste, chroniqueuse et rédactrice. Elle se consacre avec passion et créativité à l’élaboration de contenus journalistiques riches et variés depuis 2002.
Bachelière en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et diplômée en journalisme, Mélissa Proulx avait 21 ans lorsqu’on lui a confié les rênes de l’hebdomadaire culturel Voir Gatineau-Ottawa, une édition régionale qu’elle a dirigé pendant huit ans. Sa route l’a ensuite ramenée vers sa région où elle a été chef de la section Art de vivre du Voir Montréal puis comme rédactrice en chef adjointe du magazine Enfants Québec.
MÉLISSA PROULX
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«Tout va bien. Il n’y a pas d’enjeux de santé psychologique dans notre organisation». Combien de fois Paméla Bérubé, présidente de PB Dimension RH, a-t-elle obtenu cette réponse? «Les entrepreneurs sont souvent des gens d’action, à la poursuite de leurs objectifs avec une vision à long terme, souligne-t-elle. Ce n’est pas toujours un réflexe pour eux de prendre un temps d’arrêt pour se demander: comment va mon personnel, mes équipes?»
Or, la réalité est tout autre dans les organisations, particulièrement en cette année marquée par la pandémie. Au printemps dernier, un travailleur sur deux rapportait vivre une détresse psychologique, selon un sondage réalisé par l’Université Laval. Cela représente une augmentation de 75% par rapport à 2015, selon les statistiques de l’Institut de la statistique du Québec.

Prévenir l’intangible
Il y a plusieurs raisons qui expliquent la pensée magique des employeurs, croit la CRHA. Tout d’abord, les problèmes de santé mentale sont intangibles, irrationnels et difficiles à identifier. «Les gestionnaires ne sont généralement pas outillés pour détecter les premiers signaux de détresse. D’autant plus, que les personnes souffrant d’un enjeu de ce type ne vont pas le crier haut et fort dans l’entreprise», souligne-t-elle.
Ensuite, il y a une certaine crainte à l’idée d’ouvrir une boîte de Pandore en s’enquérant de la santé psychologique de ses employés. «Il y a une crainte que cela se transforme en congés de maladie prolongés ou en dossiers d’assurances collectives dispendieuses, ce qui est difficile surtout en contexte de rareté de main-d’œuvre. Certains employeurs composent aussi avec leurs propres enjeux de détresse psychologique, c,,e qui les place dans une situation où ils n’ont pas la capacité ou n’ont pas suffisamment de réflexes pour aider les autres… »
D’autres se posent carrément la question: est-ce à moi de m’enquérir de l’état d’âme de mes employés? De franchir la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle? Ce à quoi, Paméla Bérubé répond: «L’employeur a un rôle de base à jouer. Il a le devoir et la responsabilité de mettre en place un milieu de travail sain, exempt de danger et d’offrir du soutien à ses travailleurs.»
Comment investir?
Pour toutes ces raisons, la femme d’affaires encourage les entrepreneurs à investir dans la santé globale de leurs employés en 2021 et même de l’intégrer dans leur plan stratégique long terme.
Il existe plusieurs façons de le faire. En voici quelques exemples:
1. Confier le mandat à une ressource interneLe département des ressources humaines ou un gestionnaire peut offrir un service de conseil, de support ou de relation d’aide. Idéalement, privilégier une personne ayant une formation, des aptitudes pour agir comme la référence en entreprise, un visage de confiance avec qui les employés peuvent échanger ouvertement et sans jugement.
2. Confier le mandat à une ressource externeOffrir à ses employés la présence d’un psychologue ou autre professionnel de la santé sur les lieux de travail de manière régulière et structurée.
3. Offrir de la formation aux gestionnaires de l’entrepriseDévelopper les habiletés des gestionnaires à déceler les signes avant-coureurs de détresse est maintenant un incontournable. Les compétences relationnelles et l’intelligence émotionnelle sont désormais des critères essentiels dans l’embauche et la formation de cadres. Cela contribue également à l’implantation de saines pratiques de gestion.
4. Mettre en place un programme d’aide aux employés (PAE)Les programmes d’aide aux employés favorisent la prise en charge de la santé globale de la main-d’œuvre et assurent un soutien rapide et adapté par des spécialistes diversifiés. Ce type de programme de prévention permet de diminuer les coûts généraux reliés à l’absentéisme et à l’invalidité et optimise le retour à la santé et aux saines habitudes de vie.
5. Discuter sans tabous de santé globale et de santé mentale au sein de l’entrepriseIl est plus que jamais essentiel d’adopter une culture sensible et bienveillante qui favorise l’ouverture et la communication sur l’ensemble des enjeux en santé psychologique et physique. Comment faire? Campagne de sensibilisation, conférence, formation en ligne, action concrète portée vers le souci d’autrui, politiques internes adaptées, etc. Cette ouverture brise l’isolement et se veut réconfortante et responsabilisante pour les employés.

L’humain et ses multiples chapeaux
Une telle approche en entreprise implique que l’employé est considéré comme un humain dans sa globalité, précise Mme Bérubé. «Nos employés sont aussi des pères, des mères, des citoyens, des voisins. Ils ont peut-être la responsabilité d’un parent ou d’un enfant malade. Ils ont peut-être des problèmes familiaux, financiers, de dépendance. Il faut les prendre avec toutes leurs facettes et tenter de leur offrir un filet de sécurité et un terreau fertile pour qu’ils s’épanouissent. La santé globale, c’est la responsabilité de tous. Tendre la main, dire merci, offrir un sourire ou une écoute active sont des gestes gratuits qui peuvent faire une réelle différence pour l’avenir. Les travailleurs sont le moteur de notre économie. La relance ne peut se faire sans qu’on investisse dans ce capital humain!»
Pour connaître les services de PB Dimension RH, visitez pbdimensionrh.com
Pour en savoir plus sur le programme d’aide aux employés, cliquez ici.
Comment vont mes employés?
2020-12-15
MÉLISSA PROULX
5 minutes

Investir dans la santé globale de ses employés, un incontournable pour la prospérité de nos entreprises, croit fermement Paméla Bérubé, présidente de PB Dimension RH. Pour l’experte en ressources humaines, la relance économique de 2021 doit inévitablement passer par l’implantation de stratégies de prévention et de soutien des travailleurs.
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