top of page

Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.

ISABELLE NEASSENS

À PROPOS DE

Article

REPRENDRE L’ENTREPRISE DU PATRON : CONFIANCE ET ENGAGEMENT...

Le repreneuriat est plus qu’un transfert de titres. Même lorsque le cédant met les clés...

AFFAIRES & ÉCONOMIE

Article

REPRENDRE L'ENTREPRISE FAMILIALE

Les sœurs Monna mènent la barque d’une entreprise familiale de l’île d’Orléans

AFFAIRES & ÉCONOMIE

Entretien

PAPA, JE REPRENDS L'ENTREPRISE!

Danièle Henkel s’est rendu à Salaberry-de-Valleyfield pour rencontrer Renée Demers, la présidente...

AFFAIRES & ÉCONOMIE

(

Vous pouvez aussi Aimer

)


Sainte-Flavie, c’est la porte d’entrée de la Gaspésie, l’appel du fleuve avec ses grands vents et ses couchers de soleil parmi les plus beaux du Québec. C’est aussi la longue bâtisse rouge et blanche au style un peu art déco des années 60 : Capitaine Homard.  Ses viviers et ses fumoirs, sa poissonnerie, son restaurant, sa boutique, son camping et la poignée de chalets léchés par les vagues. Pendant près de 20 ans, Alain Bellavance a été le capitaine. Depuis un an, ce sont deux jeunes amis de Rimouski qui mènent la barque. Laurence Marquis et Nicolas Horth, âgés respectivement de 26 et 27 ans, ont déjà le vent dans les voiles.


Reprendre une business entre amis


« Nic et moi, on faisait partie de la même gang d’amis à Rimouski qui se fréquentait depuis qu’on avait 14 ans, raconte Laurence. Quand est venu le temps d’aller à l’université, on s’est retrouvés tous les deux à Montréal. C’est là qu’on a appris à se connaître ». Les deux copains ont découvert la ville ensemble et ont partagé leurs rêves d’avenir. Un projet en immobilier ou un café, pourquoi pas? C’était dans les cartes…



Nicolas a étudié en actuariat et son parcours semblait tracé d’avance. Laurence a complété un baccalauréat en commercialisation de la mode parce qu’elle aimait toucher à tout: la vente, le lancement d’affaires, l’image de marque. Moins studieuse, plus ambitieuse peut-être, elle était surtout pleine d’idées. Elle a travaillé dans une agence marketing et en restauration. « J’aime apporter de nouvelles idées, confirme-t-elle. C’est enrageant par contre, quand c’est quelqu’un d’autre qui récolte les bienfaits ».

Nicolas retournait dans son patelin pour renflouer ses caisses durant les étés. « Chez Capitaine Homard, il a gravi tous les échelons pendant six ans : il a été busboy, puis serveur, avant d’être gérant puis bras droit du patron, explique Laurence. Quand la fille du proprio a texté Nic pour dire que son père était prêt à vendre, on s’est regardé en souriant et on s’est dit: on l’achète? ».





Avoir des étoiles dans les yeux


Alain Bellavance, propriétaire depuis 1968, était seul à la barre de Capitaine Homard depuis une dizaine d’années. « Il n’avait plus autant d’énergie à mettre dans toutes les activités ici, explique Laurence. Ses trois enfants ne souhaitaient pas reprendre. L’entreprise était quand même son bébé, il ne voulait pas la laisser aller à n’importe qui. Il avait établi avec Nic un lien de confiance. Alors, quand on s’est assis tous les trois ensemble, et qu’on s’est mis à lui proposer plein d’idées, à lui parler du potentiel qu’on voyait pour le futur, il avait des étoiles dans les yeux. Et nous aussi ».

Le propriétaire, heureux de passer la main, a soutenu les deux jeunes et partagé ses connaissances. « Il a toujours été très ouvert et transparent avec nous, confie Laurence. Il nous a montré les choses qui allaient bien et moins bien ». Le Centre de transfert d’entreprises du Québec a encadré le trio cédant-repreneurs. Plusieurs rencontres ont eu lieu, entre eux, puis avec toute la ribambelle d’experts impliqués, notaires, avocats, les SADC et CAE, etc. « Alain a misé sur nous, on a même pu compter sur lui comme créancier principal », énonce Laurence avec gratitude. Le transfert a pris moins d’un an de mai 2019, quand on a monté notre plan d’affaires, à la signature le 1er avril 2020! »

Pour Laurence, reprendre une entreprise, en région, quand on est une femme et qu’on est jeune, comporte son lot d’avantages. « Il suffit de faire ses recherches, il y a des aides partout, assure-t-elle. On a eu une subvention de 7500 $ pour refaire le site internet, et plusieurs prêts. Il y a du soutien financier pour les salaires, les crédits d’impôt, l’achat d’équipement, le soutien pour l’éco-rénovation et d’autres ressources ».



Rajeunir l’espace ensemble


Un vent de fraîcheur a secoué Capitaine Homard à l’été 2020. Les deux acolytes, qui se sont départagé les tâches assez aisément, l’un en comptabilité et l’autre en marketing et service à la clientèle, ont dû réajuster le tir. Bien qu’ils aient accueilli à bras ouverts et le sourire aux lèvres le raz-de-marée humain qui a afflué en Gaspésie, ils ont dû donner un coup de main en cuisine, en salle, aux réservations… Le personnel de l’entreprise, qui reste saisonnière, était au rendez-vous, mais l’achalandage a été tel que la nouvelle copropriétaire a fait de la plonge, et sa mère aussi!



Un système de réservation en ligne pour le camping et la restauration, des aires d’accueil séparées, des chalets rénovés et une nouvelle gérante aux ressources humaines font partie des nouveautés de cette année. « On veut que Capitaine Homard soit à notre image, martèle Laurence. Je suis en train de développer des produits dérivés, des vêtements à l’effigie de la marque. L’idée, au-delà d’être une institution touristique, c’est que les gens du coin se réapproprient le lieu et qu’on se défasse de l’étiquette qu’on est cher. On a créé des menus qui intègrent les produits régionaux, la laitue de mer, les herbes salées, le fameux riz gaspésien. Sur la nouvelle grande terrasse, on peut siroter un gin de Mitis ou un hydromel de bleuet du Vieux-Moulin de Sainte-Flavie, les pieds dans l’eau et les yeux rivés sur le soleil couchant. Ça vaut tout l’or du monde, ça ».

Avoir la vingtaine et racheter Capitaine Homard: deux amis vivent le rêve à Sainte-Flavie

2021-05-04

ISABELLE NEASSENS

5 minutes

karl-bewick-SpSYKFXYCYI-unsplash.jpg

Le repreneuriat peut s’avérer un processus complexe et long comme il peut se révéler simple et rapide. C’est le cas pour l’entreprise Capitaine Homard, une entreprise du Bas-Saint-Laurent rachetée par deux jeunes amis dans la vingtaine.

À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

bottom of page